Samuel Harrisson: batteur depuis sa naissance

MUSIQUE. À deux ans, pendant que les enfants s’amusaient avec leurs ballons, Samuel Harrisson troquait ses jouets pour des tambours. Trois ans plus tard, Sam le savait déjà. Quand il sera grand, il sera batteur. Et le musicien cowansvillois a vu juste.

Samuel Harrisson a commencé à jouer dans son sous-sol de la rue Normand à Cowansville alors qu’il n’avait que cinq ans. «J’ai été autodidacte. J’ai appris par moi-même à jouer de la batterie en écoutant de la musique. Mon père aussi était musicien, mais il ne m’a pas appris à jouer. Il m’a plutôt appris à écouter la musique», explique-t-il au bout du fil.

Samuel Harrison est né dans une famille de musiciens. Encore aujourd’hui «Harrisson» est synonyme de musique pour plusieurs Cowansvillois. Vous souvenez-vous de Robert Harrisson, alias «le roi du blues», et le Bob Harrisson Blues Band?

Robert «Bob» Harrisson est l’oncle de Samuel. Il est notamment connu pour avoir été pendant plusieurs années le batteur du groupe rock Offenbach. Son groupe, fondé en 1981, The Bod Harrisson Blues Band a été un incontournable de la scène blues au Québec. Samuel Harrisson y a d’ailleurs fait ses premières armes.

«Le premier show que tu fais, ça te marque. Le mien, ç’a été au Café Terrasse à Cowansville. J’avais neuf ans. J’accompagnais le band à mon oncle, le Bob Harrisson Blues Band. C’était tellement powerfull», dit-il.

La situation se répète. Père de deux jeunes garçons, l’un de cinq ans et l’autre de 18 mois, le batteur assure qu’ils sont déjà de grands fans de musique. «Ça tapote déjà ici et là. Je vais les laisser aller. On va bien voir et si ça les intéresse, je vais rester à l’écart et les laisser grandir dans la musique.»

Vivre de la pige

Sam a joué dans la cour des grands en tant que batteur pigiste. Il a accompagné Corneille de 2004 à 2010. Il a aussi été l’acolyte à Nanette Workman, Nicolas Ciccone et Antoine Gratton, a remplacé pour Queens of Rock.

«Ce n’est pas toujours rose être à la pige, il y a des années plus faciles que d’autres. Ça se fait pas mal par le bouche à oreilles, mais la plupart du temps on se fait référer», explique le jeune père de famille.

Depuis trois ans, Samuel Harrisson accompagne France D’amour. Elle sera d’ailleurs de passage à Cowansville à l’église Emmanuel, le 22 novembre prochain. «C’est très plaisant de jouer avec France, elle est très généreuse dans son partage de la scène. On fait partie intégrante de son show», mentionne M. Harrisson.

Prix et distinctions

Lors de l’entrevue téléphonique avec le JournalLe Guide.com, Samuel Harrisson venait d’apprendre qu’il était en nomination pour une troisième année consécutive comme Meilleur batteur de blues au Canada pour les Maples Blues Award qui se dérouleront à Toronto en janvier 2015.

«C’est un honneur d’être encore sélectionné. On parle d’une reconnaissance pour toute l’Amérique du Nord», dit-il. Sur la scène provinciale, Samuel Harrisson est détenteur de huit lys blues en tant que meilleur musicien de soutien.

Faire le tour du monde

Samuel Harrisson n’est pas que pigiste. Il a également son groupe: The Paul Deslauriers Band. Avec ses acolytes, Paul Deslauriers (chanteur et guitariste) et Greg Morency (bassiste), Samuel Harrisson fait sa marque dans le blues, rock, légèrement psychédélique.

«On laisse vraiment aller la musique, c’est un must. Dans nos shows, un moment donné, c’est littéralement la musique qui prend le contrôle.»

L’année dernière, le groupe a lancé son premier album. Sept chansons originales et trois reprises interprétées à la saveur du Paul Deslauriers Band rendent ce premier opus authentique, spontané.

Souvent en spectacle au Québec et en Ontario, le groupe où la complicité musicale prime, prépare une tournée internationale. «On a un rêve de jouer partout dans le monde», dit Samuel Harrison avec ambition.