Un Sac à mots plus présent dans la communauté

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Par Ghyslain Forcier
Un Sac à mots plus présent dans la communauté
Les locaux du Sac à mots misent depuis peu sur une façade renouvelée

COWANSVILLE. Le Sac à mots, un organisme voué aux personnes analphabètes, souligne la Journée internationale de l’alphabétisation et en profite pour annoncer une série de nouvelles mesures pour se faire connaître davantage.

Implanté à Cowansville, le Sac à mots a vu le jour il y a 21 ans; la proportion d’adultes analphabètes est en revanche demeurée la même, soit d’un adulte sur cinq (20%). Près d’un adulte sur deux (49%) est considéré comme un faible lecteur, c’est-à-dire qu’il aura de la difficulté à absorber l’information contenue dans un texte.

«J’aimerais vous dire qu’il n’y a plus d’analphabètes de nos jours, mais c’est loin d’être le cas, il y a encore beaucoup à faire», observe la coordonnatrice de l’organisme Caroline Plaat.

Les responsables du Sac à mots ont décidé cette année d’accentuer la présence de l’organisme au sein de la communauté, d’étendre leur réseau, afin de sensibiliser la population à ce sujet tabou. «Nous allons nous retrousser les manches, nous en parlerons partout et nous débarquerons dans tous les événements. On veut vraiment s’enraciner dans la communauté. Nos chandails verts, vous les verrez souvent», illustre-t-elle.   

On souhaite ainsi poursuivre la lutte contre les préjugés, balayer le sentiment de honte de ceux qui composent au quotidien avec des difficultés de lecture, ou qui peinent à s’y retrouver avec les chiffres.

«Le préjugé voulant que quelqu’un qui échoue à l’école n’ait que lui-même à blâmer, que ce soit uniquement de sa faute, c’est notre plus gros obstacle. C’est vécu comme un problème individuel, mais c’en est un de société», soutient la coordonnatrice.    

Les locaux de l’organisme, qui abritent également une bouquinerie, sur la rue du Sud, misent depuis peu sur une façade renouvelée, avant tout teintée de sobriété dans le design et le choix des termes.   

Expériences croisées

L’organisme a sollicité Luc Senay afin qu’il agisse comme porte-parole. Pour le comédien établi dans la région, ce nouveau mandat lui rappelle un récent projet auquel il a participé, la websérie «L’écrivain public» de l’auteur Michel Duchesne, un écrivain public véritable dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.     

«C’est naturel pour moi d’être ici […] Les centres d’entraînement regorgent de gens qui vont s’entraîner pour se faire des muscles. Le Sac à mots, on peut le voir comme un centre d’entraînement, mais pour l’intellect, et il n’y a pas de honte à venir s’entraîner ici.»

Avec des bédéistes

Les responsables du Sac à mots ont fait appel à des bédéistes pour concevoir leur nouveau matériel publicitaire, dépliants et affiches notamment.      

Dépourvues de mots, les bandes de trois ou quatre vignettes décrivent certaines des situations avec lesquelles doivent apprendre à vivre les personnes analphabètes, que ce soit quand vient le temps de commander au restaurant, ou de faire un retrait au guichet automatique.  

«Le dépliant s’adresse aux gens qui ne maîtrisent pas le code de l’écrit, des gens qui vont se reconnaître par les situations illustrées», affirme Dominique Lequin.   

Le Sac à mots offre des ateliers d’alphabétisation, de francisation et d’informatique de base. L’organisme est par ailleurs toujours à la recherche de bénévoles qui pourront se greffer à l’équipe. Plus d’infos au 450 266-3766 ou au www.lesacamots.com.   

La Journée internationale de l’alphabétisation en est à une 50e édition.  

Le comédien Luc Senay a accepté d’être porte-parole pour le Sac à mots. 

La coordonnatrice du Sac à mots Caroline Plaat.   

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