Une édition écourtée pour les 23 ans de Musique en vue

L’événement culturel phare de Cowansville, Musique en vue (MEV), resserre sa programmation pour la 23e édition. Les spectacles seront étalés sur trois jours, contrairement aux cinq jours de l’an dernier. Exit également pour le volet Off du festival. De gros noms de la scène musicale québécoise viendront malgré tout se produire du 10 au 12 juillet prochain sur la scène du parc Centre-ville, dont Marie-Mai et Éric Lapointe.  

Ces changements n’affectent en rien la qualité de l’édition de cette année, selon le directeur artistique Jean-Charles Lajoie. «Ce n’est pas une évolution, c’est le cours du temps. De le percevoir négativement, je pense que c’est une erreur, car nous avons une programmation supérieure à l’an dernier et pourtant nous sommes sur trois jours au lieu de cinq», argue-t-il. Ce n’est pas la première fois que le MEV est présenté sur trois jours; il faut toutefois remonter aux deux premières éditions, au début des années 1990 pour retrouver pareille durée. Cette question ne doit pas nécessairement être intégrée à l’équation, selon lui. «Ce n’est pas un festival qui fait sa renommée sur le nombre de jours chaque année, on a déjà eu sept, dix et même onze jours, mais la réalité nous a ramenés à concentrer les activités autour d’un seul week-end au tournant des années 2000».

Pause pour le volet Off

Philippe Mercier, le responsable du volet OFF du festival, Musiciens de la rue, s’est dit déçu que l’aventure ne se poursuive pas pour une troisième édition, mais est confiant qu’il ne s’agit que d’un hiatus d’un an. «Je suis déçu, mais en même temps je comprends la situation. Je compte faire un retour en force pour l’année prochaine».

Instauré en 2012, Musiciens de la rue se voulait une vitrine de choix pour plusieurs groupes émergents, installés dans plusieurs coins de la ville. «Nous avons eu Half moon run avant qu’ils deviennent ce qu’ils sont aujourd’hui», affirme-t-il fièrement. 

Ce retrait ne s’expliquerait toutefois que par des restrictions budgétaires, selon Jean-Charles Lajoie. «C’est dommage parce que ça nous permettait, avec une enveloppe de moins de 10 000$, de présenter une trentaine de shows gratuits. Nous devons faire des choix budgétaires. C’est purement financier, pour le reste c’était extraordinaire».

Les deux partenaires financiers majeurs que sont la Caisse populaire Desjardins de Brome-Missisquoi et la Ville de Cowansville s’entendent sur les retombées positives du festival sur la ville, sans être en mesure d’en fournir des données précises sur l’impact réel. Rappelons qu’ils sont venus à la rescousse du festival l’an dernier. La Ville de Cowansville avait bonifié de 100 000$ une entente de cinq ans débutant en 2011, incluant un versement de 50 000$ en 2013, selon des données fournies par la Ville. MEV touchera donc 37 500$ cette année. Idem pour l’an prochain.

Quant à la participation de Desjardins, les montants n’ont pas été dévoilés. L’institution financière avait ratifié une entente de trois ans avec l’organisation et ils écoulent présentement la deuxième année de ce pacte. Craignent-ils une perte de visibilité maintenant que MEV s’installera en ville pour trois jours au lieu de cinq? Pour Stéphane Benjamin, le directeur général, il n’y a aucune place à l’inquiétude. «En tant que partenaire, le fait que ce soit sur trois jours ou cinq jours, ça ne m’indispose pas. Ça reflète une réalité que traversent plusieurs autres festivals. C’est peut-être un signal pour la population. Si les gens ne participent pas en grand nombre, on pourrait le perdre, notre festival», affirme-t-il.

Le directeur général en profite pour lancer un vote de confiance envers l’organisation. «Ils sont là depuis très longtemps et ils sont crédibles». L’événement avait tout de même attiré 25 000 personnes l’an dernier, en deçà des 30 000 admissions espérées. «Les gens y sont attachés, mais il faut être là les soirs de l’événement», de conclure Stéphane Benjamin.

Et la musique?

Ce sont donc deux têtes d’affiche par soir qui occuperont les soirées du MEV cette année. Les premiers spectacles de la soirée débuteront à compter de 20h. Les autres s’enchaîneront à partir de 21h30.

Le Granbyen Alex Nevsky partira le bal, le 10 juillet. Depuis la parution de son deuxième album, Himalaya mon amour, ce dernier accumule les succès et sa popularité croît à un rythme constant, aidé notamment par une diffusion soutenue des extraits On leur a fait croire et Les coloriés sur les ondes radiophoniques. Il sera suivi sur scène par Misteur Valaire. Le populaire groupe de Sherbrooke se promène sur plusieurs scènes européennes avec en poche Bellevue, son quatrième album.

Les poids lourds de la chanson francophone que sont Marie-Mai et Éric Lapointe débarqueront aussi à Cowansville. Marie-Mai attaquera la scène du MEV le 11 juillet, non sans avoir laissé Lulu Hughes et son nouveau projet, Mademoiselle Louise, enflammer les planches. Les Trifluviens de Bears of Legend, un groupe flirtant avec le folk et le trad qui se fait de plus en plus remarquer en accumulant les salles combles partout où il passe, ouvriront la soirée du 12 juillet. Éric Lapointe, qui traîne avec lui son dernier album paru en 2013 Jour de nuit, aura comme mission de mettre la touche finale à l’édition 2014 du MEV. Sa prestation débutera à 21h30. La prévente des forfaits et des billets aura lieu du 12 au 15 juin. Il est possible de s’en procurer de quatre façons: au www.musiqueenvue.com, sur le Réseau Ovation au www.ovation.qc.ca, en personne au Palace de Granby ou chez Attractions Muzik à Cowansville.