Une galerie d’art peu ordinaire à Dunham
EXTRAVAGANCE. Il n’y a pas assez de mots pour décrire la nouvelle galerie d’art à Dunham tellement l’expérience est inattendue.
Le propriétaire, Karo Danhamian, vous accueille littéralement dans sa maison. Plus qu’une galerie, il y voit toute une vie.
Quelques toiles bordent les murs de son salon. Des pièces de bois aussi. La particularité de ce lieu repose sur les épaules du propriétaire. Après 73 bougies soufflées, Karo Dunhamian a plusieurs histoires à raconter.
En 2011, l’homme d’origine arménienne avait ouvert en bonne et due forme la galerie d’art Danhamian. Pour des raisons personnelles, il a décidé de plier boutique. Trois ans plus tard, il rouvre sa maison, mais avec une plus grande maturité qui lui permet d’imposer certaines restrictions farfelues.
«Bonjour, sonnez! Si je suis là… Je vous reçois ou r.v. Hi, ring! If we’re meant to meet, it will be so… or r.v.», peut-on lire sur son enseigne qui fait office des heures d’ouverture.
La galerie n’est pas ouverte à proprement dite au public, ni sur invitation seulement. «Pourquoi n’avez-vous pas sonnez ? Si je suis ici, je vous accueille. Si je n’y suis pas, tant pis, vous reviendrez. D’ailleurs, vous êtes la neuvième personne à visiter la galerie. Saviez-vous que le chiffre 9 est très symbolique en numérologie?».
Malgré ses cheveux blancs qu’il cache sous un chapeau d’artiste, Karo Dunhamian a toujours son cœur d’enfant. «Voulez-vous jouer ? Je vous invite à trouver ma pièce d’art favorite dans cette pièce», dit-il.
Pendant la recherche (qui s’est avérée infructueuse) le propriétaire s’est sauvé dans une autre pièce. Il est revenu après quelques minutes, deux cafés à la main.
«J’ai fermé la porte parce que je ne veux pas révéler ma recette. Elle provient de ma grand-mère arménienne. Il n’y a que moi qui peut faire ce café».
Il était délicieux.
Art, philosophie et passé
Entre les arômes de café et le regard de sa chienne Chnix, un charmant boxer allemand, l’homme parle de son passé avec philosophie et effleure quelque peu l’art.
«Le premier mot que j’ai dit dans ma vie est «inch’u», soit «pourquoi» en arménien. Ça m’a suivi toute ma vie. Tellement que j’énervais tout le monde avec mes nombreuses questions. À l’exception de ma grand-mère. En raison du rideau de fer, elle est partie quand j’avais six ans. J’ai pleuré tous les jours pendant un an et je n’avais plus personne pour répondre à mes questions», se souvient-il.
Si l’art fait partie de sa vie, Karo Danhamien le doit aux femmes qui l’ont élevé. «Ma mère était une artiste accomplie. Elle faisait tout à merveille. Chant, danse, peinture, etc. Pourtant c’est une femme qui a connu le génocide arménien. Elle a vu des horreurs. Mais le secret de sa résilience émanait justement de l’art».
La galerie d’art Danhamian est située au 3780 rue Principale à Dunham. Plus d’information au 450-284-0515.