Une pluie d’accusations pour le preneur d’otage
Martin Benjamin, le détenu qui est soupçonné d’avoir séquestré pendant neuf heures une employée du pénitencier de Cowansville en décembre dernier, fait face à quatre chefs d’accusation, dont celui d’agression sexuelle armée, a appris JournalLeGuide.com.
Le détenu de 43 ans a été formellement accusé le 3 mai dernier, devant le juge Serge Champoux, au palais de justice de Granby.
Martin Benjamin a été accusé d’avoir proféré des menaces, d’agression sexuelle armée, d’enlèvement et de séquestration contre une employée de l’établissement à sécurité moyenne où il était détenu.
Le porte-parole du Service correctionnel du Canada (SCC), Serge Abergel, confirme que des accusations ont été portées contre l’auteur de la prise d’otage. Il refuse toutefois de faire le lien avec Martin Benjamin pour des mesures de confidentialité. «Relativement à la prise d’otage, la cause est en suspens. Il y a des accusations portées qui pourraient mener à d’autres condamnations», souligne M. Abergel.
Questionné à savoir si le détenu est toujours incarcéré dans un établissement de sécurité moyenne ou s’il a été transféré dans une ressource à sécurité maximale, Serge Abergel ne peut préciser. «Je peux vous dire qu’il est très bien encadré en ce moment», a-t-il répondu.
Neuf heures d’attente
Les faits reprochés se sont déroulés le 13 décembre 2011. Martin Benjamin s’était barricadé dans une pièce avec un membre du personnel vers 10h45. Une équipe de négociateurs spécialisés du SCC est intervenue sur place. Au terme de neuf heures de négociation, Martin Benjamin s’est rendu et l’employée a été libérée. Pendant la durée de la prise d’otage, les autres détenus ont été confinés à leur cellule et les déplacements à l’intérieur de la zone sécurisée ont été limités.
Quelques jours après la prise d’otage, de nombreuses rumeurs laissaient croire que la dame avait été battue puis violée. Une source bien informée au dossier avait alors précisé au JournalLeGuide.com que des «attouchements sexuels avaient eu lieu», sans pour autant parler d’une relation sexuelle complète.
À ce moment, le porte-parole du SCC confirmait, pour sa part, qu’il y avait eu une agression sexuelle. Toujours selon ce dernier, le geste aurait été posé avant la séquestration puisque les négociateurs spécialisés du SCC avaient eu un contact visuel, grâce à la présence d’une petite fenêtre, et un contact verbal avec le détenu Benjamin durant la totalité de la prise d’otage.
En outre, au terme de la prise d’otage, le SCC avait affirmé qu’aucun geste violent n’avait été porté contre l’otage. Le service fédéral avait cependant fait volte-face. «Ce n’est que par la suite qu’elle a expliqué avoir subi une agression physique», expliquait alors Serge Abergel.
Une enquête indépendante
Dès la fin de la prise d’otage, le SCC a ouvert une enquête pour s’assurer que pareil événement ne puisse se reproduire à l’établissement cowansvillois qui héberge 423 détenus et qui compte 310 employés.
«Après tout incident, il y a une enquête indépendante. Le SCC mandate des enquêteurs pour faire la lumière sur les circonstances de l’incident. L’objectif est de trouver s’il y a eu un manquement et si c’est le cas, de faire les modifications nécessaires», poursuit Serge Abergel. Impossible toutefois de savoir où en est rendue cette enquête.
Rappelons que Martin Benjamin purge une peine d’emprisonnement pour un meurtre au second degré qu’il a commis le 16 décembre 1987. Depuis, il a, entre autres, été condamné pour enlèvement, tentative de meurtre, port d’arme dans un dessein dangereux, séquestration et introduction par effraction.
Pour le dossier en lien avec la prise d’otage, il doit revenir en cour le 5 octobre prochain.