Des milliers de soldats israéliens sont déplacés hors de Gaza lundi

TEL-AVIV, Israël — Des milliers de soldats israéliens sont en train d’être déplacés hors de la bande de Gaza, a déclaré l’armée lundi. Il s’agit de la première réduction significative des troupes depuis le début de la guerre, alors que les forces continuent de s’attaquer à la principale ville de la moitié sud de l’enclave.

Le mouvement des troupes pourrait indiquer que les combats sont en train de diminuer dans certaines zones de Gaza, en particulier dans la moitié nord, où l’armée a déclaré qu’elle était sur le point d’assumer le contrôle opérationnel. Israël subit la pression de son principal allié, les États-Unis, pour commencer à passer à des combats de moindre intensité.

L’annonce du retrait est survenue avant la visite du secrétaire d’État Antony Blinken dans la région, et après que l’administration Biden ait contourné le Congrès pour la deuxième fois en décembre pour approuver une vente urgente d’armes à Israël.

De violents combats se sont toutefois poursuivis dans d’autres zones de Gaza, notamment dans la ville méridionale de Khan Younis et dans les zones centrales du territoire. Israël s’est engagé à aller de l’avant jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints, notamment le démantèlement du Hamas, qui dirige Gaza depuis 16 ans.

L’armée a déclaré lundi dans un communiqué que cinq brigades, soit plusieurs milliers de soldats, seraient retirées de Gaza dans les semaines à venir pour s’entraîner et se reposer.

Lors d’une réunion d’information dimanche, qui a annoncé le retrait des troupes sans en préciser le nombre, le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, n’a pas précisé si cette décision signifiait qu’Israël entamait une nouvelle phase de la guerre.

«Les objectifs de la guerre nécessitent des combats prolongés et nous nous préparons en conséquence», a-t-il soutenu.

Israël s’est engagé à écraser les capacités militaires et gouvernementales du Hamas dans sa guerre, déclenchée par l’attaque du groupe militant le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a tué 1200 personnes. Environ 240 personnes ont aussi été prises en otage.

Israël a répondu par une offensive aérienne, terrestre et maritime qui a tué plus de 21 900 personnes à Gaza, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de différence entre les morts des civils et des combattants dans son décompte.

Israël affirme que plus de 8000 militants ont été tués, sans fournir de preuves. Il accuse le Hamas d’être responsable du nombre élevé de morts parmi les civils, affirmant que les militants se sont implantés dans les zones résidentielles, notamment les écoles et les hôpitaux.

La guerre a déplacé quelque 85 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza, menant un grand nombre de personnes chercher refuge dans les zones de sécurité désignées par Israël, que l’armée a néanmoins bombardées. Les Palestiniens ont le sentiment qu’aucun endroit n’est sûr dans cette petite enclave.

Alors que les tensions restent vives dans la région, les États-Unis ont annoncé lundi qu’ils allaient renvoyer un groupe d’intervention d’un porte-avions et le remplacer par un navire d’assaut amphibie et les navires de guerre qui l’accompagnent.

Batailles dans le sud

À Khan Younis, où Israël disposerait de milliers de soldats, les habitants ont signalé des frappes aériennes et des bombardements dans l’ouest et le centre de la ville. L’armée et le groupe militant du Jihad islamique ont signalé des affrontements dans la région.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré sur X, anciennement Twitter, qu’il avait transporté plusieurs morts et blessés à la suite d’une frappe dimanche soir dans la rue Beach à Khan Younis. Il a publié des images nocturnes montrant des médecins transportant des blessés vers des ambulances.

Des combats ont également été signalés dans les camps de réfugiés urbains du centre de Gaza, où Israël a étendu son offensive la semaine dernière.

Un journaliste de l’Associated Press a vu au moins 17 corps, dont quatre enfants, après qu’un missile a frappé une maison à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza. Les blessés ont été transportés à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa. Aucun autre détail sur l’explosion n’était immédiatement disponible.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 156 personnes avaient été tuées au cours de la dernière journée.

L’armée israélienne a quant à elle déclaré qu’une frappe aérienne avait tué Adel Mismah, commandant régional des forces d’élite Nukhba du Hamas, dans la ville centrale de Deir al-Balah.

Le Hamas a tiré un important barrage de roquettes vers Israël, notamment sur son centre commercial Tel-Aviv, alors que l’horloge sonnait à minuit la veille du Nouvel An.

Tensions régionales

Les combats à Gaza menacent de s’étendre à toute la région.

Israël s’est engagé dans des combats presque quotidiens avec les militants du Hezbollah au Liban, au nord d’Israël, et a également frappé des cibles liées à l’Iran en Syrie voisine. Pendant ce temps, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont tiré des missiles à longue portée sur Israël et attaqué des cargos civils sur la mer Rouge, perturbant ainsi le commerce maritime mondial.

Les États-Unis ont envoyé des navires de guerre en Méditerranée et sur la mer Rouge, assurant ainsi la protection d’Israël et soulignant les inquiétudes quant à une éventuelle aggravation des combats.

Lundi, la marine américaine a annoncé qu’après des mois de service supplémentaire en mer, le groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald R. Ford rentrerait chez lui. Le Ford sera remplacé par le navire d’assaut amphibie USS Bataan et ses navires de guerre qui l’accompagnent, l’USS Mesa Verde et l’USS Carter Hall. Les trois navires ont été sur la mer Rouge.