Donald Trump laisserait les États américains légiférer sur l’avortement

NEW YORK — L’ancien président américain Donald Trump laisserait les États décider s’ils souhaitent permettre les avortements sur leur territoire.

Dans une vidéo diffusée lundi sur son compte Truth Social, l’ancien locataire de la Maison-Blanche, qui sera fort probablement le candidat républicain lors du scrutin présidentiel de novembre prochain, a clarifié sa position sur l’avortement, après plusieurs mois de propos contradictoires.

«Beaucoup de gens m’ont demandé quelle était ma position sur le droit à l’avortement», a mentionné M. Trump.

«Mon point de vue est que maintenant que nous avons l’avortement là où tout le monde le voulait d’un point de vue juridique, les États choisiront par un vote ou la législation, ou peut-être les deux. Et tout ce qu’ils décident doit être la loi de l’État.»

Il a ensuite décrit le paysage juridique actuel, dans lequel différents États ont des restrictions différentes à la suite de la décision de la Cour suprême des États-Unis mettant fin à l’arrêt «Roe contre Wade».

«De nombreux États seront différents. Beaucoup auront un nombre de semaines différent (pendant lesquelles l’avortement sera permis) et certains seront plus conservateurs que d’autres, a-t-il affirmé. En fin de compte, tout dépend de la volonté du peuple.»

Lorsque l’arrêt «Roe contre Wade» a été invalidé par le plus haut tribunal américain, en 2022, de nombreux États dirigés par des républicains ont imposé de nouvelles restrictions concernant l’avortement. De leur côté, les démocrates estiment que la relance du débat sur le droit à l’avortement est un avantage pour eux à l’approche de l’élection présidentielle.

«Vous devez suivre votre cœur sur cette question, a souligné M. Trump dans son message. Mais rappelez-vous, vous devez également gagner les élections pour restaurer notre culture et, en fait, pour sauver notre pays, qui est actuellement et malheureusement une nation en déclin.»

Donald Trump soutient depuis longtemps que la décision de la Cour suprême concernant l’arrêt «Roe contre Wade» donnait aux personnes qui s’opposent au droit à l’avortement «un énorme pouvoir de négociation».

En mars, l’ex-président avait laissé entendre à la radio qu’il penchait pour une interdiction de l’avortement aux alentours de 15 semaines de grossesse, soit au début du deuxième trimestre, mais qu’il était peu favorable à une interdiction nationale.

«Tous les juristes des deux côtés sont d’accord: c’est une question d’État. Cela ne devrait pas être une question fédérale, c’est une question d’État», avait-il mentionné sur les ondes WABC.

Les sondages ont constamment montré que la plupart des Américains pensent que l’avortement devrait être légal jusqu’aux premiers stades de la grossesse. Environ la moitié des adultes américains croient que les avortements devraient être autorisés jusqu’à 15 semaines, selon un sondage Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research réalisé en juin dernier.

Les données compilées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies montrent que la grande majorité des avortements réalisés de 2012 à 2021 ont été pratiqués au cours des 13 premières semaines de grossesse.

Les avortements qui surviennent plus tard dans la grossesse sont rares et sont souvent pratiqués en raison de graves anomalies fœtales, lorsque la vie de la mère est en danger ou lorsque les femmes ont été confrontées à des retards importants pour accéder à la procédure.