Trump condamné à une amende de 1000 $ pour violation de l’ordonnance du tribunal

NEW YORK — Le juge au procès criminel de Donald Trump à New York lui a infligé lundi une amende de 1000 $ pour avoir violé une fois de plus l’ordonnance qui interdit à l’ex-président américain de faire des commentaires incendiaires sur les jurés, les témoins et d’autres personnes étroitement liées à l’affaire.

Le juge Juan M. Merchan a par ailleurs sévèrement prévenu l’accusé que puisque les amendes de 1000 $ ne semblent pas dissuasives, des violations supplémentaires pourraient valoir à l’ex-président une peine de prison.

C’est la deuxième fois depuis le début du procès le mois dernier que M. Trump est sanctionné pour avoir violé cette ordonnance. 

Il avait été condamné à une amende de 9000 $ la semaine dernière, soit 1000 $ pour chacune des neuf violations.

La nouvelle violation dans cette affaire découle d’une entrevue du 22 avril accordée à la chaîne de télévision «Real America’s Voice» dans laquelle M. Trump critiquait la rapidité avec laquelle les jurés avaient été sélectionnés. Il  affirmait que le jury était composé de démocrates, puisque la région de New York «est majoritairement entièrement démocrate». 

M. Trump a accueilli lundi cette nouvelle amende en secouant la tête et en croisant les bras, l’oeil noir. Le juge Merchan a toutefois précisé qu’une peine de prison demeurait une mesure de dernier recours. 

«La dernière chose que je veux faire est de vous mettre en prison, a déclaré le juge. Vous êtes l’ancien président des États-Unis et peut-être aussi le prochain président. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles l’incarcération est véritablement pour moi un dernier recours. Prendre cette mesure perturberait ces procédures.»

À la suite de cette annonce, en l’absence des jurés, les témoignages ont repris, lundi matin. Les procureurs ont appelé à la barre Jeffrey McConney, l’ancien vérificateur interne de la «Trump Organization».

M. McConney a pris sa retraite de l’entreprise l’année dernière après 36 ans de service. Il a obtenu l’immunité en échange de son témoignage pour la poursuite lors du procès pour fraude fiscale de la «Trump Organization» à New York, où il a admis avoir enfreint la loi pour aider ses collègues dirigeants à éviter les impôts sur les avantages payés par l’entreprise. La «Trump Organization» a été reconnue coupable, mais fait appel du jugement.

Ce témoignage fait suite à un récit donné vendredi aux jurés sur la réaction de M. Trump à l’enregistrement politiquement préjudiciable de 2005 qui avait fait surface au cours des dernières semaines de la campagne de 2016. M. Trump se vantait alors de pouvoir toucher les femmes sexuellement sans leur permission.

Le procès est entré lundi dans sa troisième semaine de témoignages. On entendra bientôt le témoin vedette, Michael Cohen, ancien avocat de M. Trump, qui a plaidé coupable aux accusations fédérales liées aux versements d’argent pour acheter le silence. M. Cohen devrait subir un contre-interrogatoire assassin de la part des avocats de la défense, qui voudront tenter de miner sa crédibilité auprès des jurés.

Donald Trump fait face à 34 chefs d’accusation pour falsification de dossiers commerciaux en lien avec des paiements effectués pour étouffer des histoires potentiellement embarrassantes. Les procureurs affirment que la «Trump Organization», a remboursé à Me Cohen des paiements versés à l’actrice de la porno Stormy Daniels et lui a accordé des primes et des paiements supplémentaires. Les procureurs affirment que ces transactions ont été faussement enregistrées dans les livres de l’entreprise comme «frais juridiques».

M. Trump a plaidé non coupable et a nié toute relation sexuelle avec l’une des femmes, ainsi que tout acte répréhensible.