Ambulances: les Québécois pas tous égaux quand arrive un accident grave, dit le PQ

QUÉBEC — Les Québécois ne sont «pas tous égaux» dans l’accès aux services ambulanciers, a dénoncé le Parti québécois (PQ), jeudi, en brandissant une étude de l’Université Laval.

Le député péquiste Joël Arseneau a évoqué une «crise» dans les soins préhospitaliers d’urgence en parlant notamment de la mort de deux enfants en bas âge en raison de temps d’attente trop long. 

Le gouvernement a quant à lui évoqué des problèmes avec les conventions collectives.  

Selon M. Arseneau, la couverture ambulancière est «totalement déficiente» dans le Bas-Saint-Laurent et «précaire» dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Estrie, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec, de la Côte-Nord ou même de Lanaudière, en périphérie de la région métropolitaine.

«Malheureusement, on parle très peu de la crise dans les soins préhospitaliers d’urgence», a-t-il déploré à la période de questions à l’Assemblée nationale.

Seulement sur la Côte-Nord, les citoyens sont privés de 6000 heures de service d’ambulance, faute de personnel, a-t-il rapporté. 

Son collègue Pascal Bérubé a pour sa part condamné le maintien des horaires de faction dans plusieurs municipalités en région, des conditions que dénoncent les techniciens ambulanciers. En vertu d’un horaire de faction, un ambulancier doit en quelque sorte être sur appel et rester disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

«Comment se fait-il qu’il y a toujours les horaires de faction à Matane, La Pocatière, Trois-Pistoles, Squatec, Notre-Dame-du-Lac, Rivière-Bleue, Chibougamau, Chapais et Lac-Bouchette? Nous ne sommes pas tous égaux, en cette Chambre, lorsque vient un accident grave.»

Il se fonde sur une étude de chercheurs de l’Université Laval datant de 2019. Ainsi, les patients victimes de trauma traités dans les urgences en région rurale ont un taux de mortalité plus élevé et ont plus de risques de mourir au cours des soins préhospitaliers ou dans les urgences que les patients traités dans centres de traumatologie en zone urbaine, peut-on lire. 

«Tous les Québécois sont égaux devant le service de la santé, a répliqué le ministre de la Santé, Christian Dubé. Je ne voudrais pas rentrer dans un débat qui ne devrait pas être fait.»

M. Arseneau a évoqué deux drames assez récents. Un récent rapport du coroner a invoqué les délais ambulanciers pour la mort d’un poupon à Manawan, en Mauricie, en avril dernier. Également, à Esprit-Saint, un jeune de 10 ans est mort au début de l’année après 40 minutes d’attente d’une ambulance.

«On a promis plus d’autonomie aux paramédics, c’est pour quand?» a demandé le député des Îles-de-la-Madeleine. 

«On a promis d’abolir les horaires de faction. Rien. On a promis de bonifier la couverture ambulancière. Rien.»

«Dire qu’on n’a rien fait jusqu’à maintenant pour le préhospitalier, je pense que c’est un petit peu surprenant», a rétorqué M. Dubé, en rappelant que le gouvernement avait investi 32 millions $ supplémentaires en services préhospitaliers en juin dernier.  

Il a déploré que les conventions collectives ne permettent pas à des ambulanciers de donner des services à l’intérieur des hôpitaux.   

M. Dubé a dit travailler avec la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, qui est responsable de l’Ordre des professions, afin de changer les règles.

Il a attribué les sorties en faveur des ambulanciers aux négociations qui ont cours actuellement. 

«Ça fait beaucoup de bruit. Les gens comprennent qu’on est en discussion. On va essayer de trouver une solution, avec les nouveaux contrats de service qui doivent être mis en place.»

Rappelons que Québec a annoncé une enveloppe de 32 millions $ en juin, en vue de bonifier la couverture ambulancière dans 11 régions du Québec. Pas moins de 46 horaires de faction sont concernés.