Doug Ford ne veut pas d’un dégel des droits de scolarité en Ontario

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, ne veut pas augmenter les droits de scolarité dans les établissements d’enseignement postsecondaire, malgré les difficultés financières des collèges et universités et la recommandation d’un groupe d’experts.

En 2019, le gouvernement Ford a réduit les droits de scolarité de 10 % pour les étudiants canadiens et les a maintenus à ce niveau depuis.

Un comité consultatif mandaté par le gouvernement a recommandé le dégel des droits de scolarité, assorti d’une amélioration de l’aide financière aux étudiants et d’une hausse des subventions de fonctionnement aux établissements.

Mais M. Ford a indiqué mercredi que ce n’était pas le moment de puiser dans les poches de ces étudiants, en particulier de ceux qui sont vraiment en difficulté.

Son gouvernement n’a pas jusqu’ici réagi formellement aux recommandations du comité consultatif, si ce n’est pour dire qu’il travaillera avec les établissements afin de trouver des «gains d’efficacité».

Un argument que M. Ford a repris mercredi, lors d’une conférence de presse sur la lutte contre le vol de véhicules, à Aurora.

«Vous savez, croyez-le ou non, certaines classes comptent six ou sept étudiants. C’est inacceptable», a-t-il déclaré.

Moins d’étudiants étrangers

La réduction et le gel des droits de scolarité pour les étudiants canadiens, combinés à un faible financement provincial, ont forcé de nombreux établissements à rechercher différentes sources de revenus. Les collèges, en particulier, ont considérablement accru leur dépendance à l’égard des étudiants étrangers, qui ne sont pas soumis au gel des droits de scolarité.

Or, le gouvernement fédéral a récemment annoncé un plafonnement des visas pour ces étudiants étrangers, ce qui réduira de moitié l’attribution de nouveaux visas en Ontario.

Cette décision a été prise, en partie, pour lutter contre les «mauvais joueurs» dans le secteur des collèges privés, qui faisaient de fausses promesses de citoyenneté après l’obtention du diplôme, et contre certains établissements qui seraient des «usines à diplômes».

Le Canada a aussi connu récemment une augmentation du nombre d’étudiants étrangers, ce qui, selon Ottawa, a accru la demande de logements, dont l’offre est très faible, notamment en Ontario.

Le gouvernement Ford a récemment déclaré que les établissements postsecondaires devaient garantir un logement aux étudiants étrangers, mais il n’a pas précisé de quelles façons.

Colleges Ontario, qui représente les 24 collèges financés par des fonds publics, soutient que ce nouveau plafond crée déjà des ravages, car ces établissements accueillent des étudiants tout au long de l’année.

Collèges Ontario et le Conseil des universités de l’Ontario ont demandé au gouvernement fédéral d’annuler ou de retarder la mise en œuvre du plafond de visas pour les étudiants étrangers. Ils ont aussi demandé au gouvernement Ford de mettre immédiatement en œuvre les recommandations du groupe d’experts — donc le dégel des droits de scolarité.