Fiona: l’armée a déployé jusqu’ici 700 militaires dans les provinces de l’Atlantique

La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a indiqué jeudi que 700 militaires étaient maintenant déployés au Canada atlantique pour participer aux efforts de nettoyage après le passage dévastateur de la tempête post-tropicale Fiona, en fin de semaine.

Mme Anand a rappelé que les militaires déployés en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et dans le sud-ouest de l’île de Terre-Neuve donnent un coup de main pour nettoyer les débris, rouvrir des routes, s’assurer que les résidants vont bien et évaluer les dommages.

La ministre Anand ajoute que d’autres militaires se tiennent sur un pied d’alerte, ainsi que des navires et des aéronefs.

La ministre fédérale des Pêches, Joyce Murray, a déclaré de son côté que 180 des 706 ports pour petits bateaux de cette grande région se trouvaient sur la trajectoire de la tempête en fin de semaine, et qu’on s’affairait présentement à déterminer l’étendue des dommages.

La ministre Murray précise déjà qu’au moins 99 de ces 180 ports sont partiellement opérationnels, mais que cinq autres sont tellement endommagés qu’ils ne sont plus fonctionnels. 

De plus, des travaux sont en cours dans de nombreux autres ports pour retirer des dizaines de navires coulés ou échoués.

«Ça va être une entreprise très coûteuse, a admis jeudi la députée terre-neuvienne Gudie Hutchings lors d’une réunion d’information des ministres. Et nous devons reconstruire de manière plus sûre, plus forte et meilleure pour nos pêcheurs, pour nos agriculteurs, pour nos communautés et, plus important encore, pour nos résidants.»

La circonscription de Mme Hutchings comprend Port aux Basques, où Fiona a détruit plus de 70 maisons, dont certaines ont été emportées par une onde de tempête record, samedi matin. La tempête y a d’ailleurs coûté la vie à une femme de 73 ans, emportée par les flots lorsqu’une vague a inondé sa maison et détruit son sous-sol.

Programmes d’aide en N.-É. et au N.-B.

En Nouvelle-Écosse, le gouvernement provincial a lancé un nouveau site Web où les résidants peuvent demander une aide financière d’urgence.

Le nouveau programme prévoit que tout ménage qui a perdu de l’électricité pendant au moins 48 heures peut demander à recevoir 100 $ pour aider à couvrir le coût des aliments avariés. De plus, jusqu’à 250 $ sont offerts pour ceux qui doivent payer pour l’enlèvement d’arbres, et 1000 $ par ménage sont offerts aux personnes qui ont été expulsées de chez elles ou qui ne peuvent pas y retourner.

La Nouvelle-Écosse avait par ailleurs commencé dès lundi à accepter les demandes dans le cadre d’un programme d’«aide financière en cas de catastrophe», qui couvre jusqu’à 200 000 $ de pertes non assurables par ménage, petite entreprise et organisation à but non lucratif.

Le Nouveau-Brunswick a également dévoilé un programme similaire d’aide financière en cas de catastrophe. «Le coût total des dommages causés par Fiona devrait dépasser les 35 millions $ qu’a coûtés l’ouragan Dorian en 2019», a reconnu mercredi soir le ministre de la Sécurité publique, Bill Hogan.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick avait reçu mercredi 164 rapports de dommages. «Des dommages ont été signalés dans les régions allant de la frontière avec la Nouvelle-Écosse, le long du détroit de Northumberland, jusqu’à la Péninsule acadienne, y compris à l’intérieur des terres», indique le gouvernement. 

Jusqu’à 200 000 $ sont disponibles pour les ménages qui demandent à couvrir le coût des réparations structurelles non couvertes par les assurances. «Si une couverture d’assurance abordable était disponible, mais qu’elle n’a pas été achetée, la demande d’aide ne sera pas approuvée», prévient toutefois le gouvernement du Nouveau-Brunswick dans un communiqué.

Les résidants peuvent également déposer des réclamations pour couvrir les dépenses «de première nécessité», comme les gros électroménagers qui n’ont pu être retirés du domicile inondé, la main-d’œuvre pour retirer les matériaux endommagés des sous-sols, la réparation d’une entrée de cour ou d’un mur de soutènement, et l’enlèvement des arbres qui posent un risque pour la sécurité.