«Ils ont le droit d’être en colère»: Trudeau dit que le legs des pensionnats perdure

VANCOUVER — La dernière année a été difficile pour de nombreuses personnes depuis la découverte de sépultures anonymes sur des sites d’anciens pensionnats pour Autochtones et les gens qui expriment leur colère sont justifiés de le faire, a reconnu le premier ministre Justin Trudeau.

M. Trudeau a fait ce commentaire mardi après avoir dû affronter la veille certains cris de colère en provenance du public présent à la cérémonie de commémoration tenue sur le site de l’ancien pensionnat de Kamloops, en Colombie-Britannique.

«Il y avait un certain nombre de gens qui sont toujours très très affectés par tout cela et franchement, ils ont le droit d’être en colère», a commenté le premier ministre lors d’un événement à Vancouver.

La cérémonie de lundi, à Kamloops, visait à souligner le premier anniversaire de l’annonce de la découverte des sépultures anonymes par la Première nation de Tk’emlups te Secwepemc. La communauté avait utilisé une technologie de radar pénétrant pour repérer ce que l’on croit être les tombes anonymes de 215 personnes.

Cette annonce avait provoqué une puissante onde de choc à travers le pays et une prise de conscience du traitement réservé aux Autochtones par le Canada à travers l’histoire. D’autres recherches du genre ont ensuite été entreprises un peu partout autour des anciens sites de pensionnats.

Justin Trudeau a souligné que la nouvelle avait affecté profondément les Autochtones qui savaient depuis longtemps que de nombreux enfants étaient partis pour les pensionnats sans jamais rentrer chez eux. Il a ajouté que de nombreux Canadiens ont aussi été choqués d’apprendre que des sépultures existaient sur les terrains des pensionnats.

«Ce sont des choses avec lesquelles le Canada doit composer et évidemment, il y a un besoin de guérison, de collaboration, mais il va aussi y avoir beaucoup de traumatisme et de colère», a décrit M. Trudeau.

Il a dit avoir été «incroyablement touché» par l’accueil que lui ont réservé des aînés de la communauté. Ceux-ci lui ont affirmé qu’il était important que le gouvernement fédéral soit présent à la cérémonie.

Si plusieurs personnes présentes dans la foule ont ouvert leurs bras au premier ministre, d’autres lui réservaient des mots plus durs en affirmant que «tout le Canada est un territoire autochtone» et qu’ils n’avaient «pas besoin de sa Constitution».

«Le Canada est responsable de choses horrifiantes qui sont arrivées aux peuples autochtones et ces injustices ne sont pas que des choses du passé, elles se poursuivent aujourd’hui», a reconnu Justin Trudeau mardi.

Les inégalités socio-économiques et les problèmes de santé mentale font notamment partie du legs des pensionnats qui nécessite encore aujourd’hui que des actions soient posées, a-t-il poursuivi.