La CANAFE signale plusieurs entreprises servant de couverture au marché noir du pot

OTTAWA — L’agence canadienne du renseignement financier révèle qu’un large éventail d’entreprises — allant de distributeurs alimentaires à des services de réparation d’appareils électroniques — servent de couvertures pour le blanchiment d’argent provenant de la vente de cannabis illégal.

Dans une nouvelle alerte opérationnelle, le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) met en garde les banques et autres institutions financières contre certains indices liés au marché noir de la commercialisation du cannabis.

Le Canada a légalisé la consommation de cannabis à des fins récréatifs il y a quatre ans et a mis en place un cadre légal pour la production, la vente et la possession de cette substance.

Cependant, 37 % des répondants de l’Enquête canadienne sur le cannabis 2021 ont déclaré s’être procuré une partie ou la totalité de leur approvisionnement auprès d’une source illégale ou sans permis.

La CANAFE souligne que le marché illicite prive le trésor public d’importants revenus alors que les profits de dizaines de millions de dollars servent au crime organisé à financer d’autres activités illégales et nuisibles.

Ces criminels peuvent utiliser l’argent amassé pour financer leur trafic de cocaïne ou pour acheter des armes à feu, la traite de personnes, l’exploitation d’enfants et l’infiltration du marché immobilier font aussi partie des activités de ces groupes criminels, selon la CANAFE.

En bout de ligne, qu’ils en soient conscients ou non, les Canadiens aident à financer d’autres activités criminelles dans leur communauté, favorisant eux-mêmes un environnement moins sécuritaire dans leur quartier.

La CANAFE a pour mandat de recueillir du renseignement afin de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement d’activités terroristes. Pour ce faire, elle analyse des milliers de transactions suspectes rapportées par 24 000 entreprises, incluant les institutions financières, les services de transferts d’argent, les courtiers immobiliers et les casinos.

Lorsqu’elle détecte des activités illégales, la CANAFE transmet l’information aux forces policières et aux agences de sécurité.