La Cour suprême refuse d’entendre l’appel d’une Albertaine en quête d’une greffe

OTTAWA — La Cour suprême du Canada n’entendra pas l’appel d’une Albertaine qui refusait de se faire vacciner contre la COVID-19 afin d’obtenir une greffe d’organe vitale.

En 2018, Annette Lewis a reçu un diagnostic de maladie en phase terminale. On lui a dit qu’elle ne survivrait que si elle recevait une greffe d’organe.

Elle a été placée sur une liste d’attente de greffe en 2020, mais a été informée un an plus tard qu’elle devrait se faire vacciner contre la COVID-19 pour recevoir l’organe.

Mme Lewis a déclaré que prendre le vaccin offenserait sa conscience et a soutenu que l’exigence violait ses droits garantis par la Charte à la vie, à la conscience, à la liberté et à la sécurité de la personne.

«Je devrais avoir le choix de ce qui entre dans mon corps, et un traitement salvateur ne peut pas m’être refusé parce que j’ai choisi de ne pas suivre un traitement expérimental pour une maladie – la COVID-19 – que je n’ai pas et que je n’aurai peut-être jamais», a déclaré Mme Lewis dans une déclaration sous serment précédemment soumise au tribunal.

L’affaire a été rejetée par un tribunal albertain, qui a déclaré que la Charte ne s’appliquait pas aux décisions de traitement clinique, en particulier pour les médecins établissant les conditions préalables aux greffes d’organes.

Le juge Paul Belzil a statué que la norme de soins doit être la même pour tous les bénéficiaires potentiels, sinon cela pourrait entraîner un «chaos médical».

La Cour d’appel de l’Alberta a confirmé la décision, provoquant l’appel de Mme Lewis devant la Cour suprême du Canada.

«Mme Lewis est profondément déçue que la Cour suprême du Canada ait décidé de ne pas entendre sa cause», a affirmé Allison Pejovic, l’avocate de la plaignante, dans un communiqué de presse du Centre juridique pour les libertés constitutionnelles.

«Elle avait espéré que justice prévaudrait devant les tribunaux pour elle-même et pour les autres candidats à la greffe non vaccinés à travers le Canada», a-t-elle poursuivi.

Me Pejovic a indiqué que la contestation constitutionnelle de Mme Lewis se termine par le renvoi de la Cour suprême du Canada, mais qu’elle continuera d’essayer d’obtenir l’opération qui lui sauvera la vie.

Mme Lewis a récemment déposé une action en justice distincte contre les services de santé de l’Alberta, un hôpital de l’Alberta et les médecins transplanteurs.

L’identité des médecins, l’organe impliqué et le lieu du programme de transplantation sont frappés d’une ordonnance de non-publication.

Mme Lewis plaide la négligence dans la décision de la retirer de la liste des greffes hautement prioritaires, affirmant que cela équivaut à une faute médicale.

Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles a annoncé que Mme Lewis demandera au tribunal, lors d’une prochaine audience d’injonction, d’accorder une réintégration immédiate à la liste de transplantation en attendant le résultat de sa requête.