Le gouvernement Legault songe à interdire les cellulaires partout dans les écoles

MONTRÉAL — Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, songe désormais à interdire les téléphones cellulaires partout dans les écoles, et pas seulement en classe, comme c’est le cas actuellement. 

«Sur les écrans, il y a une stratégie. (…) Cette stratégie-là doit être renouvelée. On est en réflexion là-dessus. C’est un sujet qui est très important, on le reconnaît», a déclaré M. Drainville lors d’une brève mêlée de presse à l’Assemblée nationale. 

«Mais bon, on n’a pas attendu pour agir, on a interdit les cellulaires dans les classes. Est-ce qu’il faut aller plus loin? On y réfléchit, on vous reviendra là-dessus», a-t-il ajouté. 

Il s’agit là d’un changement de discours pour le ministre. Celui-ci subit depuis quelque temps les pressions du Parti québécois (PQ), qui prône l’adoption de plusieurs nouvelles mesures afin de limiter le temps d’écran des jeunes.

Selon le PQ, le principe qui devrait guider le gouvernement dans ce dossier est «la nécessité de sortir les écrans de l’école, autant que possible». 

Ainsi, la formation croit qu’il est essentiel de sortir les cellulaires des écoles primaires et secondaires, incluant pendant les pauses, comme cela se fait en France depuis 2018. 

«Il faut que l’école québécoise soit exemplaire auprès de nos jeunes. Il faut que nos jeunes aient le goût de renouer avec les interactions qui ne sont pas virtuelles lors de leur présence à l’école, et cela inclut bien évidemment lors des pauses et lors des récréations», a souligné dans un communiqué le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, mardi matin.

La directive gouvernementale interdisant l’utilisation du cellulaire en classe est entrée en vigueur après la plus récente période des Fêtes. Elle proscrit l’utilisation du cellulaire dans les salles de classe des écoles primaires et secondaires, sauf à des fins pédagogiques spécifiques à la demande de l’enseignant.

Le PQ croit toutefois qu’il faudrait aller plus loin. Il soutient que «ne pas saisir l’urgence d’agir est une erreur» et soutient que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) «se traîne les pieds sur cette question».

Majorité numérique

Par ailleurs, le PQ revient à la charge avec sa demande de mettre à l’étude la possibilité d’imposer une majorité numérique, qui pourrait rendre obligatoire l’atteinte d’un certain âge pour s’inscrire à un réseau social. 

Encore une fois, la formation a cité l’exemple de la France, où les jeunes de moins de 15 ans auront besoin d’une autorisation parentale pour s’inscrire à un réseau social. 

«L’idée de créer une majorité numérique à 14 ou 15 ans pour accéder aux réseaux sociaux doit être étudiée au Québec», a fait valoir le chef péquiste, qui propose de mettre en place une commission parlementaire qui se pencherait sur cette question d’ici la prochaine rentrée scolaire. 

La semaine dernière, M. St-Pierre Plamondon a questionné directement le premier ministre François Legault à ce sujet à l’Assemblée nationale, et M. Legault a balayé l’idée. 

«Bon, est-ce que je viens bien d’entendre le chef du PQ nous dire: « On devrait interdire les médias sociaux pour les enfants de moins de 14 ans? » C’est-tu ça qu’il vient de dire, là? Est-ce que j’ai bien entendu? C’est ça, sa suggestion?» a dit M. Legault. 

Par le passé, M. Legault a également demandé la collaboration des parents pour qu’ils limitent le temps d’écran de leurs enfants.