Le gouvernement prévoit un retour à l’équilibre d’ici la fin de l’exercice 2024-2025

SAINT-JEAN, T.-N.-L. — Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a brossé un tableau idyllique de son avenir financier, jeudi, en déposant un budget de 9,8 milliards $.

Bien que ce budget prévoie un déficit de 160 millions $ pour l’exercice 2023-2024, le gouvernement vise un retour à l’équilibre d’ici la fin de l’exercice suivant. La ministre des Finances, Siobhan Coady, a expliqué aux journalistes que son gouvernement misait sur la croissance démographique ainsi qu’une hausse de la main-d’œuvre active et du revenu par ménage pour stimuler l’économie.

La dette nette de la province, qui s’élève actuellement à 15,7 milliards $, devrait augmenter à 16,2 milliards $, ce qui équivaut à environ 30 500 $ pour chacun des 531 000 habitants de la province. Terre-Neuve-et-Labrador empruntera 1,5 milliard $ au cours de l’exercice 2023-2024, en baisse par rapport à 1,7 milliard $ l’année précédente.

Dans une province connue pour ses lourdes dettes et ses déficits, le gouvernement libéral d’Andrew Furey prévoit terminer l’exercice actuel de 2022-2023 avec un excédent de 784 millions $ et des revenus record de 10,5 milliards $. 

Le budget de jeudi annonce par ailleurs un investissement de 3,9 milliards $ dans les soins de santé, présenté comme le «plus important jamais réalisé» dans cette province.

Le secteur pétrolier extracôtier de Terre-Neuve-et-Labrador a été durement touché par la chute des prix mondiaux du pétrole qui a accompagné le début de la pandémie de COVID-19, et le budget prévoit la fin de ces soucis. 

Le champ pétrolifère «Terra Nova» de Suncor devrait reprendre le forage au printemps ou au début de l’été, après des années de retard, ce qui signifie que les quatre champs pétrolifères au large de Saint-Jean seront exploités au cours de l’exercice 2023-2024. Le gouvernement Furey prévoit des recettes de 1,1 milliard $ provenant de ces gisements, en misant sur un prix du pétrole à 86 $ US le baril.

Ottawa a accordé en avril dernier son feu vert environnemental à une cinquième installation extracôtière, Bay du Nord. Le géant norvégien Equinor, l’actionnaire majoritaire, n’a pas encore annoncé s’il ira de l’avant, mais les responsables au ministère des Finances ont déclaré que les impacts économiques de sa construction ont déjà été pris en compte dans les prévisions économiques de la province à partir de 2025.

Le gouvernement a aussi alloué 50 millions $ à un programme visant à encourager les pétrolières à continuer à chercher du pétrole au large. La ministre Coady a déclaré que ce programme constitue un «redéploiement» d’argent plutôt qu’une subvention.

Elle a par ailleurs soutenu que moins de carbone est émis lorsque le pétrole est extrait au large.