Le ministre du Travail du Nouveau-Brunswick démissionne à son tour

FREDERICTON — Les problèmes du premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, se sont aggravés vendredi, lorsque le ministre du Travail, Trevor Holder, a démissionné du cabinet. Quatre anciens présidents du parti progressiste-conservateur se sont aussi joints au groupe appelant le premier ministre à démissionner.

Dans la lettre de vendredi, M. Holder a déclaré que le premier ministre manquait d’empathie et ne pouvait pas travailler en collaboration avec les membres du caucus.

«Sous la direction du premier ministre Higgs, le caucus a été moins axé sur le consensus et plus sur le fait qu’il suive sa propre voie», a affirmé M. Holder dans la lettre.

Le ministre du Travail, dont les portefeuilles comprenaient également l’éducation postsecondaire et la formation, est le deuxième ministre à démissionner ce mois-ci, décriant le style de leadership de Blaine Higgs. Dorothy Shephard a démissionné le 15 juin de son poste de ministre du Développement social.

Mme Shephard a accusé le premier ministre de ne pas faire confiance à son cabinet et l’a critiqué pour la décision de modifier la politique d’orientation sexuelle dans les écoles, connue sous le nom de politique 713. Le principal changement apporté à la politique est qu’il ne sera plus obligatoire pour les enseignants d’utiliser le choix de pronoms ou de noms préférés d’étudiants trans ou non binaires de moins de 16 ans, à compter du 1er juillet.

Jeudi, Blaine Higgs a réitéré dans un communiqué que la grande majorité du caucus avait soutenu les changements et a ajouté qu’«il est extrêmement regrettable que tout cela se perde avec le drame politique stratégiquement planifié qui se déroule actuellement».

Trevor Holder, qui restera en fonction en tant que député de Portland-Simonds, a déclaré qu’il avait essayé de parler à M. Higgs de la nécessité de travailler en collaboration et qu’il avait proposé d’aider le premier ministre de toutes les manières possibles.

«Malheureusement, cette offre d’aide n’a été accueillie que par des réunions de caucus plus fréquentes où il nous dit simplement sa position et que si nous ne sommes pas d’accord avec lui, nous n’avons pas la détermination nécessaire pour ce travail», a-t-il dit dans sa lettre de démission.

M. Holder a déclaré que M. Higgs a fait preuve d’un manque d’empathie et d’une incapacité à diriger la province parce que le premier ministre n’a pas été en mesure d’écouter les préoccupations valables des membres du caucus.

«Personne n’a le monopole de la sagesse, a évoqué M. Holder. Le parti est plus grand que n’importe qui.»

Le cabinet de M. Holder et celui de M. Higgs n’ont pas répondu aux demandes d’entrevue de La Presse Canadienne.

Vendredi, une lettre de deux pages des anciens présidents du parti Claude Williams, Jason Stephen, Lester Young et Brian Harquail, obtenue par La Presse Canadienne, indique que malgré les réalisations du premier ministre, il y a eu des faux pas importants découlant du style de leadership autoritaire et hiérarchique du premier ministre. Ils disent que M. Higgs ignore les contributions de son cabinet, de son caucus, du parti et des fonctionnaires.

«Les membres du parti n’ont jamais eu leur mot à dire sur la direction du parti sous sa direction. Ce n’est pas ainsi que fonctionne la démocratie, soutiennent les quatre anciens présidents dans la lettre. Au lieu de cela, le premier ministre dépend d’une chambre d’écho de confidents qui ne semblent pas comprendre les nuances de la société du Nouveau-Brunswick et l’équilibre délicat requis pour gouverner efficacement cette province.»

Les changements apportés à la politique de la province sur l’orientation sexuelle dans les écoles, ont-ils dit, n’étaient que le point de culminant d’une longue ligne de manque de respect que M. Higgs a montré envers le parti.

«Le premier ministre Higgs voudrait vous faire croire que ce profond mécontentement à l’égard de son leadership concerne la politique 713, indique la lettre des présidents. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, le mécontentement découle de la règle d’un seul homme qu’il a imposée à notre parti et à la province.»

Mercredi, 26 des 49 présidents de circonscription actuels ont signé des lettres demandant à M. Higgs de se retirer, affirmant que son leadership avait divisé le parti.