Le NPD est optimiste de voir une enquête publique sur l’ingérence étrangère

OTTAWA — Le leader néo-démocrate à la Chambre, Peter Julian, affirme que les Canadiens peuvent s’attendre à la tenue d’une enquête publique sur l’ingérence étrangère.

Les partis d’opposition souhaitaient que le gouvernement annonce l’enquête avant que la Chambre des Communes ne cesse ses travaux pour les vacances d’été, mais la séance a été ajournée mercredi soir sans aucun accord.

Depuis deux semaines, le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, mène des discussions intenses pour trouver un consensus entre les partis en vue d’une enquête.

Les négociations de l’enquête se sont poursuivies jeudi, alors que M. LeBlanc rencontrait de nouveau les leaders à la Chambre. 

Les députés ne retourneront pas à leur siège avant le 18 septembre.

«Je suis convaincu, alors que nous avons ces discussions sur la forme que prendrait cette enquête publique, que nous y arriverons, a déclaré M. Julian dans une entrevue. Nous pouvons être optimistes que cette enquête publique sera en place après quelques discussions supplémentaires.»

Il n’a pas voulu préciser quels étaient les points de friction dans les pourparlers ni quand il pensait que les choses pourraient être résolues. Il a ajouté que selon lui le NPD avait contribué à en arriver là.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a déclaré mercredi qu’il estimait qu’un accord pourrait être dans quelques jours, voire quelques heures. Le leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland, soutient que les choses pourraient être décidées «très bientôt».

Le chef conservateur Pierre Poilievre insiste sur le fait qu’il ne fournira pas d’informations sur un éventuel commissaire ou sur un mandat tant que le gouvernement ne s’est pas engagé à mener une enquête.

Le gouvernement a été catégorique sur le fait qu’il n’acceptera pas une enquête publique sans que les partis d’opposition ne parviennent à un consensus sur les détails.

Il veut éviter les vives critiques qui ont suivi sa décision de nommer l’ancien gouverneur général David Johnston comme rapporteur spécial pour enquêter sur la question.

Les partis d’opposition étaient furieux lorsque M. Johnston a fait une recommandation contre une enquête le mois dernier. Les conservateurs et le Bloc ont critiqué les libéraux pour avoir nommé M. Johnston, qui, selon eux, avait trop de liens avec le premier ministre Justin Trudeau pour être impartial.

M. Johnston a ensuite annoncé qu’il démissionnerait après avoir publié un rapport final fin juin. Et c’est à ce moment-là que le ministre LeBlanc a été chargé par Justin Trudeau de travailler avec les partis d’opposition sur la voie à suivre.

Les détails sur qui dirigera une enquête, ce qu’elle examinera et son calendrier font tous partie des négociations en cours.

M. Julian a souligné que les partis d’opposition ont soutenu deux motions du NPD en faveur d’une enquête publique. La plus récente, le 31 mai, a appelé le comité de la procédure de la Chambre – que les députés appellent PROC en abrégé – à choisir un commissaire et à recommander le mandat de l’enquête. 

«Je suis optimiste que le PROC n’aura pas besoin de le faire si nous parvenons à un accord», a-t-il mentionné M. Julian. 

Cette motion demandait également que l’enquête examine les tentatives d’ingérence étrangère de plusieurs pays, dont la Chine, la Russie et l’Iran.

Les libéraux se sont efforcés dans les derniers jours de cette session parlementaire de souligner leurs réalisations malgré le chaos qui s’est déroulé alors que le gouvernement luttait pour faire face aux allégations selon lesquelles Pékin aurait tenté de s’ingérer dans les deux dernières élections fédérales.

Tous les partis ont convenu que le résultat des élections n’a pas été touché par ces tentatives, mais croient qu’une enquête publique est nécessaire pour s’assurer que le Canada est prêt à résister à de futures tentatives.

M. Holland a déclaré mercredi que le gouvernement avait adopté 15 projets de loi en 15 semaines, dont un qui inscrit le plan national pour les garderies dans la loi.