L’envoi d’un navire canadien à Cuba a été soigneusement planifié, selon le ministre

OTTAWA — Le cabinet du ministre de la Défense nationale, Bill Blair, a déclaré que l’envoi d’un navire canadien à Cuba, où il a accosté aux côtés d’une partie de la flotte russe, était une décision «soigneusement» planifiée pour accroître sa présence dans la région.

Le porte-parole Daniel Minden a publié une déclaration affirmant que la visite au port de La Havane «a été soigneusement et minutieusement planifiée», et que le ministre l’a autorisée sur les conseils de la Marine royale canadienne et du Commandement des opérations interarmées du Canada.

«Nous avons fait le petit choix d’accroître notre présence navale dans la région, peut-on lire dans la déclaration. Nous croyons qu’il était important de montrer une présence canadienne.»

Les conservateurs ont critiqué cette décision sur les réseaux sociaux après que la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré à CBC lors d’une récente entrevue qu’elle ignorait qu’un des patrouilleurs canadiens était amarré à La Havane en même temps que des navires russes.

«C’est une information qui est nouvelle pour moi», a déclaré la ministre à l’animateur David Cochrane.

Michael Chong, porte-parole des conservateurs en matière d’affaires étrangères, s’est demandé pourquoi le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau avait envoyé un navire canadien pour «célébrer» les relations «avec une dictature communiste», faisant référence à Cuba.

«Et encore moins pendant que les navires de guerre russes y sont amarrés ?» a posté M. Chong sur X.

James Bezan, le porte-parole du parti en matière de défense nationale, a fait valoir que la décision justifiait une enquête de la commission parlementaire de la défense, affirmant qu’il souhaitait entendre Mme Joly et M. Blair témoigner.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a publié une déclaration sur X, qualifiant la visite d’«imprudente, radicale et dangereuse».

«Alors que nos troupes manquent de ressources, Trudeau dépense le budget de la défense et envoie un navire militaire canadien à Cuba aux côtés de la marine russe pour honorer le gouvernement communiste brutal de Cuba», peut-on lire.

La visite à La Havane est la première de la marine canadienne depuis 2016 et intervient à un moment où le Canada a envoyé des milliards de dollars en aide et en équipement militaire à l’Ukraine pour l’aider à lutter contre l’invasion russe.

Le premier ministre Justin Trudeau était lui-même de retour au Canada dimanche à la suite d’un sommet organisé en Suisse pour la paix en Ukraine.

Durant son séjour, M. Trudeau a promis une enveloppe de 52 millions $ pour aider l’Ukraine et a coprésidé une séance pour les dirigeants au cours de laquelle il a discuté de la nécessité pour la communauté internationale d’appeler au retour de près de 20 000 enfants ukrainiens retirés de force de leurs foyers par la Russie.

M. Minden affirme que le Canada a fait «le choix judicieux» d’accroître sa présence navale dans la région, ajoutant qu’un de ses navires de guerre, le NCSM Ville de Québec, et un avion de patrouille CP-140 surveillaient la flottille russe.

Dans un message publié cette semaine sur le réseau social X, le commandement des opérations interarmé expliquait que cette visite s’effectuait «en reconnaissance de la relation bilatérale de longue date entre le Canada et Cuba».

La visite du NCSM Margaret Brooke devrait durer du 14 au 17 juin.

Le bureau de Mélanie Joly s’en est remis à celui de M. Blair lorsqu’on lui a demandé de répondre.

Un communiqué du bureau de Bill Blair indique qu’il fera le point lundi «sur le travail en cours du Canada pour surveiller la flottille de la marine russe et pour démontrer la présence et la capacité militaires du Canada en Amérique du Nord».