Ottawa et Queen’s Park investissent 1 G $ dans une usine de Stellantis à Windsor

OTTAWA — Les gouvernements fédéral et ontarien investissent conjointement plus d’un milliard de dollars pour aider le constructeur automobile Stellantis à rééquiper ses usines canadiennes afin de fabriquer des véhicules électriques.

Stellantis, la nouvelle société créée il y a un an par la fusion de Fiat Chrysler et du groupe français PSA (ex-Peugeot-Citroën), investit 2,6 milliards $ supplémentaires dans ses projets de modernisation en Ontario.

Le gouvernement fédéral investit 529 millions $ et celui de l’Ontario 513 millions $. Les premiers ministres Justin Trudeau et Doug Ford étaient présents à Windsor lundi pour en faire l’annonce.

Il s’agit notamment de créer des chaînes de montage flexibles, dans les usines Stellantis de Windsor et de Brampton, pour la construction de véhicules électriques et hybrides à batterie. Stellantis agrandit également son centre de recherche et de développement à Windsor, pour y inclure un centre de test de batteries et un centre de recherche sur les véhicules électriques.

Le mois dernier, les deux gouvernements avaient annoncé des investissements, de 259 millions $ chacun, notamment pour transformer l’usine d’assemblage CAMI de General Motors à Ingersoll, qui deviendrait la toute première installation au Canada de production à grande échelle de véhicules utilitaires électriques.

Le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne, qui était aussi présent à Windsor lundi, affirme qu’il s’agit là d’un important vote de confiance envers le secteur automobile canadien. Le ministre a estimé qu’on assistait présentement à un changement majeur dans le secteur de l’automobile et que l’industrie canadienne en était un joueur important.

En mars dernier, les deux gouvernements avaient aussi promis chacun près de 190 millions $ pour l’usine Honda d’Alliston, notamment pour la moderniser afin de produire des véhicules électriques, justement.

Avec 500 000 emplois et une contribution de 16 milliards $ au PIB du Canada, le secteur de l’automobile est un élément essentiel de l’économie canadienne, mais il a tardé à s’adapter au virage électrique.

Il n’y a actuellement que quelques modèles de «véhicules zéro émission» qui sortent des chaînes de montage canadiennes — la Chrysler Pacifica hybride, fabriquée à l’usine de Stellantis à Windsor, ainsi que les hybrides Lexus RX 450 et Toyota RAV4, toutes deux fabriquées à l’usine Toyota de Cambridge, toujours en Ontario.

En mars, Stellantis et LG Energy Solutions ont également annoncé un investissement conjoint de 5 milliards $ pour créer, en Ontario, la toute première usine au Canada de production à grande échelle de batteries pour les véhicules électriques.

Le ministre Champagne a déclaré lundi qu’avec l’incertitude actuelle dans les chaînes d’approvisionnement et d’autres défis mondiaux, la décision de Stellantis de se tourner vers le Canada pour ces investissements constitue une grande victoire.

«Pour moi, qu’une entreprise comme Stellantis, qui avait vraiment le choix d’investir en Europe ou en Amérique du Nord et qui décide de le faire au Canada, c’est un vote de confiance majeur envers nos travailleurs», a-t-il déclaré.

Stellantis souhaiterait que la moitié de ses véhicules vendus en Amérique du Nord soient électriques d’ici 2030.

Le Canada vise plus haut: Ottawa souhaite que 20 % des véhicules neufs vendus soient «zéro émission» d’ici 2026 et 60 % d’ici 2030. D’ici 2035, le Canada a l’intention d’interdire la vente de nouveaux véhicules de tourisme avec moteurs à combustion interne. En 2021, les véhicules électriques ont dépassé 5 % du nombre total de véhicules neufs achetés au pays.

Le gouvernement fédéral annoncera sous peu les détails d’une cible obligatoire de ventes pour les concessionnaires, qui comprendra des quotas annuels de ventes de véhicules électriques — et des sanctions financières pour ceux qui n’atteignent pas leurs objectifs.