Partielle dans Verdun: «Ça sent très bon!», dit Yves-François Blanchet aux militants
MONTRÉAL — Le chef du Bloc québécois et une dizaine de députés se sont déplacés dans LaSalle–Émard–Verdun mercredi soir pour encourager les militants bloquistes et donner un coup de main au candidat de la circonscription, quelques jours avant une élection partielle qui a des allures de test de leadership pour Justin Trudeau.
«Ça sent bon, ça sent très bon!», a lancé Yves-François Blanchet en entrant dans le bureau de campagne, sous les applaudissements de dizaines de bénévoles.
«On est rendu au point où on court vers la ligne d’arrivée, sans regarder la distance de ceux qui sont peut-être en arrière», a indiqué le chef bloquiste, qui était accompagné de son candidat, Louis-Philippe Sauvé.
Si celui-ci gagne l’élection partielle, il serait le deuxième député bloquiste sur l’île de Montréal. Mario Beaulieu, qui représente La Pointe-de-l’Île, est le seul élu actuellement.
«On sait que notre organisation a très très bien performé», mais «ne vous laissez par berner par les sondages qui sont bons», a lancé le chef aux militants.
Les coups de sonde du début de la campagne montrent une lutte serrée entre le Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois.
Si le parti de Justin Trudeau mord la poussière dans cette circonscription, il s’agirait, après la partielle dans Toronto–St. Paul’s, d’une deuxième défaite en quelques mois dans une circonscription considérée comme une forteresse libérale.
Le scrutin de lundi prochain est donc crucial pour le leadership de Justin Trudeau.
Quelle que soit l’issue de l’élection partielle, Yves-François Blanchet croit «que M. Trudeau n’a aucune intention de partir, mais ça pourrait modifier sa stratégie».
«C’est sûr que si le Bloc québécois gagne dans LaSalle–Émard–Verdun, ça va envoyer un message très fort à Ottawa», a pour sa part indiqué le candidat Louis-Philippe Sauvé.
Juste avant le rassemblement en soirée avec le chef et les bénévoles, le candidat bloquiste faisait du porte-à-porte accompagné du député Alexis Brunelle-Duceppe.
Une mère de deux jeunes enfants a confié aux politiciens bloquistes qu’elle était «en réflexion» concernant son vote.
Elle a expliqué que les changements climatiques la préoccupaient beaucoup et qu’elle appréciait certains éléments de la politique de Justin Trudeau sur le sujet et qu’elle craignait pour l’avenir de ses enfants.
«Mais ce qui me fait vraiment peur, c’est Pierre Poilievre», a indiqué la femme.
Le candidat bloquiste lui a confié que «c’est sûr que les conservateurs ne sont pas notre plan A».
Faut-il en conclure que le candidat a une préférence concernant le parti qui dirige à Ottawa?
«Non, on travaille avec ceux qui font avancer nos enjeux», a répondu Louis-Philippe Sauvé à La Presse Canadienne.
Yves-François Blanchet soutient qu’il est sur la même longueur d’onde, mais il avait une façon différente de l’exprimer devant ses militants mercredi soir.
«Les conservateurs sont mauvais pour le Québec, je ne remplacerai pas une vipère par une tarentule ou vice-versa», a lancé le chef du Bloc.
Il répondait ainsi au chef conservateur, qui l’a mis au défi d’appuyer une motion de censure qu’il compte déposer afin de faire tomber le gouvernement de Justin Trudeau.