Profs qui n’ont qu’un diplôme d’études secondaires: mieux que rien, plaide Drainville

QUÉBEC — Un enseignant non légalement qualifié, qui n’a qu’un diplôme d’études secondaires (DES), c’est mieux que pas d’enseignant du tout, estime Bernard Drainville.

Le ministre de l’Éducation réagissait, jeudi, aux données obtenues par Le Journal de Québec qui montrent qu’au moins trois profs ne détenant qu’un DES se sont vu confier une classe l’an dernier dans le réseau public. 

Pas moins de 541 enseignants n’avaient en poche qu’un diplôme d’études collégiales (DEC).

«La raison pour laquelle on se retrouve dans cette situation-là, c’est qu’on est en situation de pénurie», a expliqué M. Drainville en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

«Ce n’est pas le premier choix, bien entendu, mais si le choix, c’est entre une personne qui n’est pas légalement qualifiée et pas de personne du tout… c’est ça le dilemme devant lequel nous sommes placés présentement.»

Le ministre a rappelé qu’il existe une nouvelle voie rapide de 30 crédits universitaires pour les gens qui détiennent déjà un baccalauréat et qui veulent se qualifier comme enseignant.

Il a ajouté tenter «par tous les moyens» de retenir les enseignants dans le réseau et d’en attirer de nouveaux.

«J’ai écrit une lettre aux professeurs retraités pour leur demander de songer à revenir donner un petit coup de main. Ça pourrait être une journée ou deux par semaine, (…) ça pourrait être un temps plein aussi», a-t-il dit.

La semaine dernière, la vérificatrice générale Guylaine Leclerc s’était inquiétée du nombre élevé d’enseignants non qualifiés dans le réseau public. Elle disait craindre les conséquences sur les élèves.

Plus du quart des enseignants qui ont travaillé en 2020-2021 étaient non légalement qualifiés, a-t-elle trouvé. Des 111 151 enseignants dans le réseau, 80 630 étaient qualifiés et 30 521 ne l’étaient pas.

Mme Leclerc déplorait que les initiatives du ministère et des centres de services scolaires pour contrer la pénurie d’enseignants qualifiés étaient gérées «à la pièce», sans vue d’ensemble.

Entre-temps, la pénurie entraîne la diminution de la qualité de l’enseignement, et l’augmentation de l’insécurité et l’anxiété des élèves, en raison du fait qu’ils subissent des changements d’enseignants répétés, selon elle.