Québec réitère sa participation financière pour le projet de terminal de Contrecœur

CONTRECOEUR — Québec a réitéré son engagement de verser 130 millions $ au projet d’expansion du Port de Montréal à Contrecœur, en Montérégie. Au grand bonheur de la PDG de l’administration portuaire, qui estime que ce futur terminal de conteneurs est «devenu urgent» à réaliser dans le contexte de la guerre tarifaire.

Le premier ministre François Legault était de passage à Contrecœur, lundi après-midi, pour annoncer la participation totale de son gouvernement au projet. Les montants avaient déjà été annoncés précédemment en 2021 et 2023.

M. Legault a profité de l’occasion pour rappeler l’importance de diversifier les marchés d’exportation du Québec face aux menaces de tarifs douaniers de 25 % du président américain Donald Trump.

«Dans le contexte actuel, il est plus que jamais essentiel de renforcer la compétitivité du Québec et de diversifier nos marchés pour réduire notre dépendance aux États-Unis», a déclaré le chef caquiste.

Selon lui, le projet de l’Administration portuaire de Montréal (APM) cadre bien avec cette stratégie.

Le futur terminal doit augmenter la capacité du Port de Montréal de 60 %. Il pourra recevoir 1,15 million de conteneurs par année. Il sera stratégiquement relié au réseau ferroviaire du CN et à l’autoroute 30.

«En augmentant notre capacité d’accueil, (…) nous serons en mesure de répondre à la demande du marché et d’offrir des options aux entreprises importatrices et exportatrices d’ici», a soutenu la présidente-directrice générale de l’APM, Julie Gascon, en conférence de presse.

«Ce sera un levier extraordinaire pour que le meilleur d’ici conquière de nouveaux marchés et pour répondre aux besoins d’une population croissante et de filières d’affaires prometteuses qui ont besoin d’intrants provenant des quatre coins du monde», a-t-elle ajouté.

Le projet de 1,5 milliard $ doit créer quelque 8000 emplois durant la construction, et 1200 emplois permanents par la suite.

Le fédéral a annoncé en 2023 le versement de 150 millions $ pour soutenir le futur terminal qui comprendra, entre autres, deux postes à quai, une cour à conteneurs, une cour ferroviaire intermodale et une zone de contrôle des camions.

La Banque de l’infrastructure du Canada, le Port de Montréal et le secteur privé doivent aussi contribuer au montage financier.

D’après Mme Gascon, l’expansion du Port de Montréal est devenue «urgent» dans le contexte actuel où «une volonté de diversification est sur toutes les lèvres». Il devient aussi «essentiel» alors que les installations dans la métropole atteindront leur pleine capacité d’ici 2030, a-t-elle affirmé.

Le projet est dans les cartons depuis plusieurs décennies. La patronne de l’APM assure que le développement du terminal est «déjà bien en marche» et que sa construction doit débuter d’ici la fin de 2025, pour une mise en service prévue fin 2029 ou début 2030.

Mme Gascon a indiqué que l’obtention de permis auprès du ministère fédéral de Pêches et Océans pour la réalisation de travaux, en lien avec certaines espèces menacées, est sur la bonne voie.

«Le travail avance très, très bien. Le ministère a confirmé l’approche pour le chevalier cuivré. Puis, on s’attend que le progrès vers les permis va se concrétiser à l’été 2025 (…) 80% des travaux de compensation sont complétés pour les autres espèces et puis ça va nous permettre de finaliser les travaux de compensation pour le chevalier cuivré», a-t-elle dit.

La mise en service du terminal de Contrecœur a été reportée et sa facture a grimpé au fil des années.

Questionné à savoir s’il croyait que son gouvernement s’embarquait dans un projet qui le forcera à remettre de l’argent dans le cas d’échéanciers plus longs, M. Legault s’est dit optimiste que les choses avanceront positivement en 2025.

Le premier ministre croit par ailleurs que le futur terminal «c’est plus qu’un projet de port, c’est un projet de développement économique» pouvant amener d’autres entreprises dans la région de Contrecœur.