Québec solidaire veut protéger les agriculteurs face aux spéculateurs financiers

QUÉBEC — La députée solidaire de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, veut protéger les agriculteurs québécois face aux spéculateurs fonciers. L’élue a déposé un projet de loi qui vise à interdire qu’un fonds d’investissement privé puisse acheter une terre agricole. 

«Il y a des compagnies (…) qui achètent des terres et l’objectif, ce n’est pas de les cultiver. L’objectif, c’est de faire de la spéculation», a expliqué la députée en entrevue à La Presse Canadienne. 

«Pendant ce temps-là, nos producteurs, nos agriculteurs au Québec, eux, ils se battent contre le prix des terres. Ils se battent avec toute l’instabilité climatique», ajoute-t-elle. 

La députée solidaire indique que 55% du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal est acheté par des gens qui ne sont pas des agriculteurs. Cela fait en sorte que de moins en moins de terres sont cultivées, affirme-t-elle. 

«Quand des investisseurs achètent – par exemple, la Banque Nationale –, ils ne sont pas enregistrés comme producteurs agricoles. Leur objectif n’est pas de faire pousser des fruits et des légumes. Ils achètent ça comme un actif ensuite ils vont être capable de capitaliser, donc faire de la spéculation foncière», explique-t-elle. 

Le projet de loi prévoit également que la Commission de la protection du territoire agricole du Québec tienne un registre des achats des terres agricoles. 

Fait rare pour un parti d’opposition: le projet de loi d’Alejandra Zaga Mendez a été appelé par le gouvernement mercredi. 

La députée se dit maintenant ouverte au débat et elle est consciente que des concessions pourraient être nécessaires pour faire adopter sa pièce législative. «Tant que l’objectif demeure, c’est-à-dire de protéger les terres face à la spéculation foncière des fonds d’investissement et avoir plus d’outils de transparence qui donnent des moyens aux agriculteurs», dit-elle.