Un «dôme de chaleur» au-dessus de l’Ontario et du Québec provoque des intempéries

TORONTO — Le dôme de chaleur qui plane sur l’Ontario et le Québec est responsable d’une partie des conditions météorologiques inhabituelles qui frappent d’autres régions du pays.

Le météorologue d’Environnement Canada, Julien Pellerin, affirme que les températures caniculaires sur l’est du continent entraînent des températures inférieures à la normale dans d’autres régions.

Julien Pellerin indique que les Prairies connaissent également des températures plus froides que la normale et de violents orages qui peuvent être liés à la chaleur extrême observée ailleurs.

«Si un dôme de chaleur se forme sur un secteur, on peut s’attendre à de l’air plus froid dans un autre secteur, et c’est ce que connaissent actuellement les Prairies. Le système de haute pression vient des États-Unis et ne se déplace pas rapidement. Il apporte donc une chaleur intense et de l’air humide sur le sud de l’Ontario et le sud du Québec, et il s’y installera pour les trois prochains jours», explique-t-il.

Il précise que les niveaux de chaleur dangereux s’étendent du sud-ouest de l’Ontario jusqu’à North Bay, Sudbury et Timmins, tandis qu’au Québec, les températures les plus élevées sont attendues de Montréal à Shawinigan et vers le nord jusqu’en Abitibi.

M. Pellerin s’attend à ce que l’Ontario et le Québec atteignent leurs pics diurnes lundi et mardi, avec des températures dépassant les 30 °C, et que l’humidex donne une sensation de 40 à 45 °C, selon la région.

«Cela ne durera pas très longtemps, souligne-t-il. D’ici la fin de la journée de mardi et mercredi, nous assisterons à une transition de la masse d’air partout au Canada, en particulier au Québec et en Ontario.»

Les niveaux de chaleur en Ontario et au Québec ont incité Environnement Canada à rappeler à la population de rester hydratée en buvant de l’eau avant même d’avoir soif, de surveiller les premiers signes d’épuisement dû à la chaleur et de ne pas se surmener.

«Soyez prudents, vous vous connaissez. Prenez des pauses. Assurez-vous d’avoir un endroit climatisé où vous reposer», suggère M. Pellerin.

Au Québec, les élèves sont invités à rester vigilants face à la hausse des températures.

Dans une lettre de la sous-ministre adjointe à l’Éducation, les écoles sont encouragées à «mettre en place toutes les mesures préventives qu’elles jugent nécessaires pour assurer la sécurité de tous».

«Selon la situation, ces mesures peuvent aller jusqu’à la fermeture d’une ou plusieurs écoles pour la journée du 23 juin», précise le message signé par Stéphanie Vachon.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a renchéri en début de soirée.

«S’il faut fermer des écoles,faites-le!», a-t-il lancé sur X.

Dans un communiqué publié sur son site internet, le Centre des services scolaires de Montréal soutient que la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) n’avait pas recommandé la fermeture des écoles.

«Même si plusieurs de nos établissements ne sont pas climatisés, la réalité montréalaise fait en sorte qu’il peut faire encore plus chaud au domicile de certains élèves. L’école agit alors comme un facteur de protection et demeure un milieu adapté, où les effets de la chaleur peuvent être surveillés», peut-on lire dans le communiqué, qui dit exprimer l’opinion de la DRSP.

Les effets ailleurs au pays

Les effets du dôme de chaleur réservent des surprises dans d’autres parties du pays.

Samedi, Environnement Canada a averti que certaines régions de la Colombie-Britannique pourraient connaître de fortes averses et, sur certains sommets d’autoroutes, un risque de neige mouillée.

Par ailleurs, les avis de fortes pluies en vigueur dans le sud de l’Alberta ont tous été levés dimanche, mais la région a reçu des précipitations importantes.

Les résidents de Calgary ont été avertis d’éviter la rivière Bow. Le service d’incendie a déconseillé la navigation de plaisance et toute autre activité nautique en raison d’un débit d’eau supérieur à la normale.

L’Agence de sécurité de l’eau de la Saskatchewan a averti que les pluies en Alberta pourraient également entraîner une augmentation du débit de la rivière Saskatchewan Sud, entre la frontière albertaine et le lac Diefenbaker.

L’agence a indiqué que l’Alberta avait commencé à vider l’eau des réservoirs la semaine dernière pour faire de la place au ruissellement supplémentaire.

Elle s’attendait à ce que le niveau du lac Diefenbaker, un grand réservoir situé au nord-ouest de Regina et une zone de loisirs populaire, monte de plus d’un mètre cette semaine en raison du système météorologique.