Des solutions pour désengorger les urgences

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Par Xavier Demers
Des solutions pour désengorger les urgences
La pharmacie peut s’avérer une bonne solution lorsque le besoin de santé n’est pas urgent. (Photo : Le Guide - Xavier Demers)

SANTÉ. Urgences plus bondées, taux d’occupation sur civière de l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins (BMP) dépassant fréquemment le maximum : aller à l’urgence de l’hôpital n’est pas nécessairement la bonne chose à faire. Parfois, visiter un pharmacien peut régler bien des maux.

«L’urgence doit servir uniquement pour les urgences, mais on perd le sens parfois, déclare la directrice des services généraux au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, qui englobe l’hôpital BMP, Lyne Cardinal. Depuis le retour des Fêtes, dans l’ensemble de nos urgences, on a observé une augmentation des consultations dans l’ensemble. Nous avons tenté de regarder s’il y a une tendance et il n’y en a pas. Il n’y a pas de tendance bien définie de la grippe, non plus de la gastro. Il y a des besoins de santé de tout ordre.»

Les pharmacies, entre autres, peuvent servir d’alternative lorsque le besoin n’est pas urgent.

«Nous, on a une infirmière qui est ici une fois par semaine, tous les mardis, explique Mélanie Demers de la pharmacie Uniprix de Cowansville. On peut servir pour des conseils, soit par téléphone ou en venant ici directement sur le plancher. Souvent, ces conseils-là, on les donne avant que les gens se présentent à l’urgence.»

«Il y a plein de professionnels qui peuvent servir, ajoute Mme Cardinal. Les pharmaciens, entre autres, pour la represcription, ça peut servir. Il y a des alternatives. Le pharmacien va nous guider sur quoi faire.»

Avant de se diriger vers l’urgence, si une personne est inquiète ou se sent malade, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS propose de composer le 811.

«On demande d’office aux personnes, avant de consulter les urgences, de contacter Info-santé, affirme Mme Cardinal. L’infirmière va être en mesure de leur donner des conseils de santé, de les diriger au bon endroit et d’évaluer leur niveau d’urgence également.»

Un pharmacien peut également éclairer une personne qui ne sait pas trop vers quel service se diriger.

«Ce qu’il y a d’avantageux quand ils viennent ici, c’est que le pharmacien ou la pharmacienne peut voir directement ce qui se passe, affirme Mme Demers. C’est sûr qu’il n’est pas médecin, mais il peut bien conseiller.»

Médecin de famille

Si aller à l’urgence peut être un réflexe, il existe d’autres options, surtout lorsqu’une personne a un médecin de famille.

«Ces personnes-là, pourquoi viennent-elles à l’urgence? se questionne Mme Cardinal. Ce n’est pas nécessairement le bon choix à faire. Il y a des situations de santé qui nécessité l’urgence, c’est certain. Par contre, on observe qu’il y a une très grande majorité des personnes qui viennent à l’urgence qui ont un médecin de famille. Près de 88% des visites à l’urgence de BMP sont de personnes qui ont un médecin de famille.»

D’ailleurs, ce sont 93,6% des personnes qui habitent dans le réseau local de service de La Pommeraie, qui correspond à Brome-Missisquoi, qui ont un médecin de famille, largement au-dessus des objectifs du ministère.

«Le ministère a mis la cible que 85% de la population devait avoir un médecin de famille, indique Mme Cardinal. C’est une cible qu’on atteint sur le territoire du CIUSSS de l’Estrie-CHUS. N’en demeure pas moins qu’il y a certains territoires qui ne l’ont pas atteint, mais sur le territoire de La Pommeraie, nous l’avons dépassée.»

Guide

Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a conçu un guide pour «prendre des décisions éclairées concernant la santé et diriger vers les bonnes ressources au bon moment».

«On a conçu un guide d’auto-soin en cas de grippe ou de gastro pour savoir ce qu’on a à faire, explique Lyne Cardinal. C’est par étape et ça permet aux personnes d’éviter d’utiliser les ressources du système pour des besoins de santé qui peuvent se gérer à la maison.»

«S’ils ont des problèmes de santé non urgents, le message qu’on veut passer, c’est d’appeler et prendre rendez-vous dans leur groupe de médecins de famille ou dans leur clinique auprès de leur médecin pour le voir ou pour être vus par une infirmière praticienne spécialisée, appelée communément superinfirmière, ou d’autres membres professionnels», conclut-elle.

Deux mythes à défaire

– Le 811 réfère pratiquement toujours à l’urgence.

«Ce n’est pas fondé, affirme Lyne Cardinal, du CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Les infirmières ont des protocoles cliniques à suivre. C’est sûr que, quand un enfant fait de la fière et qu’on a un doute, on va l’envoyer à l’urgence, mais le 811 va aussi offrir des alternatives ou des conseils d’auto-soin.»

– Le taux d’occupation indique l’engorgement des urgences.

«Le taux d’occupation, c’est le nombre de personnes qui sont couchées sur civière, explique Lyne Cardinal. À l’urgence de BMP, on a 16 civières au permis. Les personnes qui sont sur civière ne sont pas toutes hospitalisées. Il y a des personnes qu’on observe, qu’on attend une consultation un médecin spécialiste.»

 

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