Les Alouettes s’attendent à ce que l’entente soit ratifiée et à poursuivre leur camp

TROIS-RIVIÈRES, Qc — Chez les Alouettes de Montréal, on ne semble pas trop inquiété par l’allure des négociations dans la Ligue canadienne de football.

Les joueurs et entraîneurs rencontrés jeudi au stade des Diablos de Trois-Rivières, où l’équipe tient son camp d’entraînement, s’accordaient tous sur un point: tous croient qu’il y aura entente avant la date butoir de minuit, jeudi, et que les matchs préparatoires et la suite du camp d’entraînement pourront aller de l’avant.

Une nouvelle entente de principe est d’ailleurs survenue tôt en soirée, jeudi, selon ce qu’une source a révélé à La Presse Canadienne. Un vote de ratification devrait d’ailleurs être tenu en soirée auprès des membres de l’Association des joueurs de la LCF (AJLCF) et des gouverneurs de la ligue, a ajouté ladite source.

Rencontré plus tôt en journée, le secondeur Chris Ackie, l’un des deux représentants des joueurs des Alouettes, n’était alors pas en mesure de le confirmer.

«Je présume qu’il y en aura un (jeudi), parce que c’est la date limite. Je suis plutôt confiant, surtout en raison des discussions que j’ai eues avec d’autres membres à travers la ligue.»

Ackie était l’un de ceux qui avaient publiquement exprimé de fortes réserves au sujet de l’entente de principe convenue la semaine dernière et ultimement rejetée par les membres votants de l’AJLCF. Cette semaine, il était beaucoup plus positif quant à la proposition amendée par les dirigeants de la ligue.

«Je trouve que c’est une meilleure proposition, a-t-il dit au sujet de celle présentée mardi par le commissaire Randy Ambrosie, qui l’avait qualifiée de « finale » à ce moment. Quand vous négociez, vous ne serez pas satisfait à 100 %, mais ce qu’ils nous offrent maintenant est bien mieux.

«Je ne peux pas parler pour toute la ligue, mais de ce que nous savons, je pense que les joueurs ici sont prêts à retourner au jeu.»

Le quart Vernon Adams fils lui a donné raison.

«Je ne peux pas parler pour tous les joueurs de la ligue, mais j’ai l’impression que les gars ont beaucoup envie de jouer, a-t-il déclaré. On a pris nos photos, on fait tout ce qu’on fait habituellement au camp: alors jouons! Nous verrons quelle tournure ça prendra (…), mais toute mon attention est tournée vers ma préparation.»

Même son de cloche du côté du quart Trevor Harris, qui après avoir vu le syndicat et la ligue tenir des négociations au cours des quatre dernières années, aimerait passer à autre chose.

«Je ne pense pas que le camp sera interrompu. Les négociations laissent toujours des traces. Nous avons souvent dit dans le passé, même au cours de ces négociations, que nous devons être des partenaires. On doit arrêter de négocier de mauvaise foi, des deux côtés. Il faut arrêter de négocier par médias interposés. Il faut arrêter la mesquinerie. Une fois que nous pourrons accomplir cela, c’est à ce moment que commencera le véritable partenariat.

«En 2019, le camp a été retardé. En 2020, la saison a été annulée. En 2021, la saison a été retardée. En 2022, nous avons ce nuage au-dessus de nos têtes. C’est assez! Nous devons travailler ensemble. Si nous voulons le meilleur pour les deux parties, nous l’obtiendrons. Mais nous devons réellement souhaiter le meilleur pour les deux parties.»

L’entraîneur-chef des Alouettes, Khari Jones, se trouve quant à lui pris entre l’arbre et l’écorce. Ex-joueur, il comprend les demandes de ses protégés, mais se trouve — littéralement — sur les lignes de côté, en attente d’un résultat.

«J’espère que tout sera réglé. C’est vraiment tout ce que je peux faire dans ma position. (…) Ces choses arrivent dans tous les domaines. On doit passer au travers. Je vois le point de vue des joueurs et celui des propriétaires, mais je ne suis vraiment pas impliqué dans tout ce processus.»

Idem à Toronto

À Toronto, les Argonauts ont affiché sensiblement le même optimisme.

L’entraîneur-chef, Ryan Dinwiddie, s’attend d’ailleurs à ce que son équipe affronte le Rouge et Noir d’Ottawa dès vendredi.

La LCF et l’AJLCF ont poursuivi les pourparlers jeudi pour le renouvellement de la convention collective, pourparlers qui ont vraisemblablement débouché sur cette nouvelle mouture. 

Cette offre ultime comprendrait un pactole de 1,25 million $ en boni de ratification, en hausse de 250 000 $ par rapport à l’offre présentée mardi.

Cette dernière comprenait une hausse annuelle de 100 000 $ au plafond salarial à compter de 2023, et une augmentation graduelle du salaire minimum, qui passera de 65 000 $ à 75 000 $ d’ici 2027. On ne savait pas au moment d’écrire ces lignes si ces modifications salariales étaient toujours présentes dans la nouvelle mouture.

La nouvelle convention collective serait d’une durée de sept ans.

Si les joueurs de la LCF acceptent la dernière proposition avant minuit, jeudi, les Argos se rendront à Ottawa vendredi matin et les Alouettes prendront la route d’Hamilton samedi matin, pour y affronter en soirée les Tiger-Cats.

Si l’entente n’est pas ratifiée, tout ce beau monde devra quand même faire ses valises, mais pour rentrer au bercail dès vendredi.

«Nous traverserons ce pont quand nous atteindrons cette rivière, a philosophé Jones. Je n’ai pas pensé plus que cela au report possible du camp ou de la saison. Il n’y a pas de plan B pour nous: on pense à la saison.»

Le journaliste de La Presse Canadienne Dan Ralph, à Toronto, a participé à la rédaction de cet article.