Snowboard cross: la pandémie n’arrête pas les espoirs de Clara Chapman

ATHLÈTE. La crise sanitaire actuelle a peut-être bouleversé les plans de l’athlète de snowboard cross de 18 ans, Clara Chapman, mais elle ne renonce pas à son rêve d’un jour accéder aux Jeux olympiques. Elle vise, tout d’abord, une sélection au sein de l’équipe nationale.

«Mon objectif vraiment certain, c’est l’équipe nationale, déclare la Suttonnaise. Après ça, il y aura des coupes du monde et les olympiques, un jour.»

Lorsque le premier confinement a frappé, Clara Chapman participait à une course.

«Ça allait être la première fois que j’allais participer aux championnats nationaux canadiens, raconte-t-elle. Ça a été annulé. Ça a beaucoup changé mes plans. Personne ne savait trop ce qu’il allait arriver. J’ai continué à m’entraîner un peu sur neige, sans mes coachs. Les gyms ont fermé aussi.»

Les compétitions ont également été annulées pour la saison qui devrait normalement être en cours.

«Les courses allaient avoir lieu au départ, indique l’athlète de 18 ans. Tout a été annulé en décembre finalement. J’ai quand même pu faire un camp d’entraînement en Colombie-Britannique pendant deux semaines, en novembre, avec l’équipe du Québec, celle de la Colombie-Britannique et l’équipe nationale. C’était vraiment plaisant de faire ça. On a fait une autre semaine par la suite en Alberta, mais quand on est revenus, les montagnes étaient ouvertes, mais on n’avait pas le droit de s’entraîner. Pour cette saison, il n’y a vraiment aucune compétition en Amérique du Nord. Pour l’année prochaine, dépendamment de l’évolution de la pandémie, on ne le sait pas pour le moment.»

C’est lors de son entraînement en Colombie-Britannique qu’elle a vraiment réalisé que ses objectifs étaient atteignables.

«Avec le temps que j’ai passé en Colombie-Britannique, c’est vraiment à partir de là que je me suis rendu compte que je voulais vraiment faire carrière avec mon sport, affirme-t-elle. Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours voulu faire carrière là-dedans, mais je me disais que c’était juste un rêve. Quand je me suis entraînée avec l’équipe nationale, ça m’a vraiment fait réaliser à quel point ça pouvait être possible et je m’entraînais fort.»

Entraînement

Entre temps, alors qu’aucune compétition n’est dans les plans en Amérique Nord, Clara Chapman ne chôme pas. Elle poursuit son entraînement.

«J’avais de la préparation physique à faire, mais je n’avais pas beaucoup de poids à la maison, relate-t-elle. J’ai fait de mon mieux. Je m’entraînais environ six fois par semaine.»

Elle a également pu reprendre l’entraînement sur les pistes avec ses coachs.

«Maintenant, on a le droit. Au moins, je peux m’entraîner avec mes coachs. Ça me donne plus de temps aussi, parce qu’avec les courses, je n’avais pas nécessairement le temps de le faire. Là, je peux me concentrer sur la préparation physique et la préparation mentale.»

D’ailleurs, elle a en quelque sorte profité de la pandémie pour faire un peu de préparation mentale.

«Je continue de m’entraîner à la maison six fois par semaine. J’ai des rencontres avec ma préparatrice mentale en vue des compétitions. C’est entre autres pour la gestion de stress en compétition. On travaille beaucoup sur la confiance en soi, ce qui est quelque chose de difficile dans le sport.»

Si aucun camp d’entraînement n’est prévu pour cet été, la jeune athlète prévoit quand même poursuivre sa préparation.

«À date, il n’y a pas de camps d’entraînement d’été, mais c’est sûr que je vais essayer de faire le plus de sport possible. L’an passé, j’ai commencé le vélo de montagne. J’ai vraiment aimé ça, il y a des similitudes avec le snowboard cross. J’aimerais vraiment continuer à faire ça.»

«Il y a un dry slope à Bromont au Centre national de cyclisme, ajoute-t-elle. C’est comme une pump track qu’on peut faire l’été sur ton snow.»

Objectif

Si le rêve olympique est toujours présent, Clara Chapman convoite d’abord une place sur l’équipe nationale.

«Ça dépend des courses auxquelles tu as participé dans le passé, explique-t-elle concernant le processus pour obtenir sa place au sein de l’équipe canadienne. À chaque course, tu gagnes un nombre de points. Avec l’équipe nationale, il a l’équipe Next Gen, ce qui est un peu l’équipe de développement de l’équipe nationale.»

Le processus de qualification pour les Jeux olympiques est un peu complexe alors que chaque comité national olympique obtient un nombre maximal d’athlètes qu’il peut entrer dans toutes les compétitions de snowboard. Pour le snowboard cross en particulier, tous les athlètes participants aux Jeux doivent avoir obtenu 100 points de la Fédération internationale de ski et avoir fait au moins un top 30 lors d’un événement de la Coupe de monde ou des Championnats du monde qui se serait tenu lors de la période de qualification.

Aux derniers Jeux olympiques, ce sont quatre Canadiennes qui ont obtenu leur laissez-passer pour l’épreuve de snowboard cross chez les femmes à Pyeongchang. Il s’agit de l’Ontarienne Zoe Bergermann ainsi que des Britanno-Colombiennes Carle Brenneman, Tess Critchlow et Meryeta O’Dine.

Le snowboard cross avait fait son entrée aux J.O. à Turin, en 2006. Chez les femmes, Dominique Maltais a récolté une médaille de bronze à Turin et une d’argent à Sotchi en 2014. Maëlle Ricker avait quant à elle terminé sur la plus haute marche du podium à Vancouver en 2010.

Commanditaires

Clara Chapman ne le cache pas, la pratique de son sport nécessite un support financier.

«Ce n’est pas un sport très connu aussi, affirme-t-elle. C’est sûr que le snowboard, c’est très cher. Ça prend des commanditaires pour avoir un meilleur budget et participer à plus de courses et plus de camps d’entraînement.»

«En ce moment, il y a quelques athlètes de l’équipe du Québec qui sont en Europe pour participer à des courses. C’est assez cher et je n’étais pas certaine avec la COVID, non plus.»

À travers ses entraînements, l’athlète poursuit ses études au Cégep Bois-de-Boulogne en droit et relations internationales.

«Au début, je voulais être criminologue et je m’intéressais au droit international aussi. J’essaie ça. C’est sûr que pour l’instant, c’est tout en ligne, mais j’aime quand même mon programme.»