Eau à Sutton: une solution à 10 millions de dollars

EAU. La Ville de Sutton a présenté les résultats d’une étude qui confirme que la capacité du puits Academy, qui alimente le secteur village de Sutton, est de loin supérieure à la demande actuelle. En revanche, la situation dans le secteur montagne, dont les infrastructures en eau sont indépendantes à l’heure actuelle, demeure précaire.

Pour pouvoir remédier à cette situation, le maillage des deux secteurs sera étudié. Relier le système d’approvisionnement en eau du secteur village au secteur montagne demanderait un investissement d’environ 10 M$ pour une première phase.

« 10 M$ seulement pour la phase 1, c’est énorme, ce serait de doubler notre dette. »

Robert Benoît, maire de Sutton

Cette phase permettrait de rejoindre le réseau à la hauteur du chemin Bernier avec la construction de conduites de 2 500 m sous la rue Maple. Trois surpresseurs devront être construits pour y acheminer l’eau. Ce projet permettrait de couvrir entre 21 % et 38 % des propriétés situées dans le secteur montagne.

« On a essayé de trouver la solution la plus optimale possible qui assurerait de régler le problème et pourrait permettre une certaine forme de développement », affirme le maire de Sutton, Robert Benoît.

« L’aspect technique n’est pas vraiment un problème pour moi, ce sont des questions d’ingénierie et de déterminer quels sont les emplacements optimaux, poursuit-il. Ce qui va être plus compliqué, c’est le financement. »

Des options de financement sont possibles, assure le maire. Des programmes de subvention existent pour les municipalités pour les infrastructures en eau potable.

« Le gouvernement du Québec a déjà annoncé qu’il va financer plusieurs projets d’infrastructure pour solutionner les problèmes d’eau potable des municipalités », déclare-t-il

Le maire Benoît n’exclut pas non plus de refiler une partie de la facture aux promoteurs immobiliers qui voudraient développer le secteur.

« Il va falloir que les constructeurs, un moment donné, mettre leurs mains dans leurs poches, affirme-t-il. Ce n’est pas vrai que les municipalités vont payer 100 % des infrastructures. »

Une étude avait également été menée afin de déterminer si d’autres sources d’eau étaient disponibles dans le secteur montagne. Actuellement, ce secteur est alimenté par des eaux de ruissellement.

« Les gens pensaient que, peut-être, en creusant plus profondément, on aurait pu trouver une nappe phréatique sous la montagne, mais essentiellement, la réponse est non », rapporte M. Benoît.

Une deuxième phase est aussi prévue. Cette phase nécessiterait des investissements supplémentaires de 10 M$ et pourrait rejoindre environ 82 % des propriétés du secteur montagne.

DÉVELOPPEMENT DANS LA MONTAGNE

Le maire de Sutton persiste et signe : ce n’est pas de gaieté de cœur que la Ville avait adopté un règlement de contrôle intérimaire interdisant à toute fin pratique la construction dans le secteur montagne.

« Une des difficultés comme maire, en faisant un moratoire sur la construction, c’est que ça empêche le développement. Ce n’est pas jojo de dire ça aux gens, qu’ils ne peuvent plus développer », affirme-t-il

Il a d’ailleurs indiqué qu’il a une opinion favorable à propos des projets de Mont Sutton.

« Clairement, le centre de ski Mont Sutton est un poumon économique pour nous. Dans le pire scénario, si la montagne ferme et qu’il n’y a plus de ski à Sutton, ça aurait un impact économique très important. Il veut faire un hôtel, un peu comme à Bromont ou ailleurs, pour amener des gens qui vont rester plus longtemps. C’est sûr que c’est un projet auquel je suis personnellement favorable. »

PROCHAINES ÉTAPES

La Ville de Sutton devrait profiter de l’année 2024 pour commander de nouvelles études.

« On va mener plusieurs études en parallèle, indique le maire. On va faire des études sur le financement, l’ingénierie, les surpresseurs. On va essayer de tout faire ça en même temps pour trouver des solutions le plus rapidement possible. »

Tout dépendamment des résultats des études et des consultations auprès des citoyens, les travaux pourraient être lancés au courant de l’année 2025 ou en 2026.