Passion Herbale ouvre une seconde succursale à Bromont

ÉCONOMIE. Malgré les effets néfastes de la pandémie pour certains commerçants, d’autres trouvent le moyen de tirer leur épingle du jeu et de poursuivre sur leur lancée. L’entreprise de produits cosmétiques naturels, Passion Herbale, basée actuellement à Sutton, vient d’ouvrir une nouvelle succursale et est à la recherche de nouveaux locaux plus grands pour sa production.

Cette ouverture fait suite à une subvention du gouvernement fédéral obtenue l’an dernier par la propriétaire de l’entreprise, Valérie Pelletier, provenant du Fonds pour les femmes en entrepreneuriat.

«Ça m’a permis d’engager quatre employés à différents postes, autant pour la production qu’en service ou en développement des affaires, a relaté Mme Pelletier. La subvention se terminait et en même temps, il y a eu le démarrage de la COVID. J’ai dû mettre à pied des employés, non pas parce que ça ne fonctionnait pas, mais en prévision du krach économique.»

À l’instar de plusieurs autres entreprises, Passion Herbale a patiemment attendu les nouvelles gouvernementales quant à savoir quand elle pourrait rouvrir ses installations.

«De fil en aiguille, de semaine en semaine, on attendait le retour du gouvernement. On a été nommés service essentiel, mais on n’a pas rengagé personne au service parce qu’il n’y avait pas vraiment de clients qui se présentaient.»

C’est alors que l’occasion d’ouvrir un nouveau local à Bromont s’est présentée.

«J’avais réembauché tranquillement mon équipe. Je voulais ouvrir une nouvelle succursale et agrandir l’espace laboratoire pour la production. Finalement, l’option de Bromont s’est présentée sans que je puisse agrandir le laboratoire. Je suis en démarche pour regarder pour un autre local. Je voudrais faire un plus grand laboratoire, avoir un espace d’entreposage et pour le traitement de nos commandes en ligne aussi.»

Progressivement, Valérie Pelletier compte transférer l’essentiel de ses activités à Bromont pour se rapprocher de sa clientèle, dont une bonne proportion est basée à Granby.

«Je suis native de l’Abitibi-Témiscamingue, mais j’ai emménagé à Granby à l’âge de 9 ans avec ma famille, qui est propriétaire de l’entreprise Artopex, a-t-elle raconté. Ça nous a amenés à déménager dans la région. J’ai commencé mes premiers clients de Passion Herbale, il y a 12 ans, dans la région de Granby. De déménager à Bromont, pour eux, ils sont vraiment contents. À Sutton, parfois, ils se déplaçaient moins.»

Efforts sur le web

Valérie Pelletier avait déjà mis beaucoup d’efforts sur le commerce en ligne et la publicité, ce qui lui a été bénéfique quand la pandémie a paralysé l’économie fin mars.

«Pour nous, on était déjà actifs en ligne, bien établis, mais par cette subvention-là, ça m’a permis d’engager deux personnes pour monter le site web. De là, quand la COVID est arrivée, j’ai pu mettre ça de l’avant, avec de la publicité. On a mis vraiment le paquet. Je n’avais rien à perdre. On a vraiment eu une belle réponse.»

Et la belle réponse, elle l’a effectivement eue. Elle note une augmentation approximative de 1 300 % de ses commandes en ligne depuis le début de la pandémie.

«J’ai mis le budget, a-t-elle déclaré. J’ai mis un salaire en publicité. J’ai fait des actions différentes que je ne faisais pas avant. Par contre, tout est en place. Avec la subvention, depuis la dernière année, on a retravaillé l’image de marque, la présentation des produits, le site internet, l’efficacité du traitement des commandes en ligne. Tout ça était fin prêt. Quand ça s’est passé, je faisais plusieurs heures de travail — dans le premier mois, j’étais seule — mais on y est arrivé.»

L’explosion des commandes en ligne tombait à pic. Un événement auquel l’entreprise devait participer a malheureusement dû être annulé, circonstances obligent, la laissant avec beaucoup de produits.

«J’avais produit dans le but d’un gros événement, l’expo Manger santé à Montréal, a indiqué Mme Pelletier. Habituellement, on a quatre jours là-bas où on vend vraiment beaucoup. Ça a été annulé. Je me retrouvais avec beaucoup stock qu’il fallait écouler.»

Achat local

Comme d’autres entrepreneurs de la région, Valérie Pelletier note une recrudescence de l’importance de l’achat local auprès des consommateurs depuis le début de la pandémie.

«L’action du gouvernement de mousser l’achat local, c’est sûr que ça a eu un impact positif pour les PME, a-t-elle déclaré. Nous, on travaille d’arrache-pied depuis plusieurs années à encourager les gens à acheter local, l’argent revient ici. Ça nous permet d’embaucher du monde, etc. Des fois, se le faire dire par le gouvernement, ça aide.»

«Autant au niveau de l’alimentation que n’importe quelle autre sphère, je vois un mouvement positif, a-t-elle ajouté. Je dirais que c’est peut-être l’élément positif qui est ressorti de la pandémie. Les gens ont eu beaucoup de peurs, d’inquiétudes, de décisions difficiles à prendre. Au moins, on a pu en ressortir du positif.»