Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

MONTRÉAL — Après la CSQ, c’est au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» utilisés par Québec pour «pelleter en avant» la négociation des conventions collectives dans les services de garde.

Récemment, la CSQ s’est plainte du fait qu’elle a déposé ses demandes en septembre dernier et que les négociations véritables n’ont toujours pas commencé avec Québec.

La CSQ menace maintenant de solliciter des mandats de moyens de pression lourds, pouvant aller jusqu’à la grève, auprès de ses membres dans les CPE, à compter de la fin d’avril, si Québec ne dépose pas ses offres d’ici là.

Plus tôt cette semaine, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a justifié le délai par le fait qu’elle devait attendre que les syndicats de la CSN et de la FTQ aient eux aussi déposé leurs demandes avant que Québec dépose ses offres à l’ensemble des organisations qui représentent des travailleuses dans les services de garde.

Or, le Syndicat québécois des employés de services (SQEES), affilié à la FTQ, affirme, tout comme la CSQ, que ses demandes sont prêtes depuis plusieurs mois et qu’il n’y a pas eu de véritable négociation encore avec Québec.

«Nos demandes sont prêtes depuis le début de l’été passé. La seule rencontre que nos porte-parole ont réussi à obtenir jusqu’à présent, c’est il y a un mois pour le protocole de négociation et nous sommes toujours en attente d’un retour. La ministre LeBel devrait regarder dans sa cour avant de faire porter le blâme de la lenteur des négociations aux organisations syndicales», a déploré jeudi la présidente du SQEES, Sylvie Nelson. 

«Ça fait des mois que la négociation se fait pelleter par en avant par le ministère de la Famille», se plaint encore Mme Nelson.

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale, rien ne l’empêche de commencer la négociation sur les clauses normatives avec les organisations syndicales concernées.

«La ministre semble trouver des faux-fuyants afin d’expliquer son immobilisme», estime Mme Nelson.

De son côté, la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, a demandé la conciliation, même si la négociation n’avait pas commencé pour elle non plus.

La négociation de la CSQ a ceci de particulier, comparativement aux autres, que, pour la première fois, elle veut négocier à la fois pour les travailleuses dans les Centres de la petite enfance, qui sont des salariées rémunérées à l’heure, et les responsables de services de garde en milieu familial, qui touchent plutôt une subvention du ministère de la Famille pour compenser le coût des services à leur domicile.