Pour l’asphaltage complet du chemin du Mont Écho

SUTTON. Au moment où la saison estivale a toujours quelques bonnes journées de vélo à offrir, un citoyen de Sutton souhaite attirer l’attention sur ce qu’il qualifie «d’occasion manquée». Jean Paquette plaide en faveur du pavage d’une portion du chemin du Mont Écho qui ne l’est pas, une action qui aurait de belles retombées sur le cyclotourisme.

Lui-même cycliste depuis une quarantaine d’années —c’est d’ailleurs de cette façon qu’il a découvert Sutton— Jean Paquette estime que la bourgade est devenue un pôle géographique intéressant pour les adeptes de ce moyen de transport.

«J’en connais plusieurs qui achètent des résidences à cause du vélo.» Le tronçon a déjà été couvert de bitume; le fait de le repaver permettrait aux cyclistes de profiter de ce «petit paradis». Les cyclistes enfourchant des vélos ayant des pneus plus étroits ne peuvent s’y aventurer sans risquer une crevaison.

Le chemin du Mont Écho forme avec la route 215 un parcours «unique» qui traverse également Knowlton. Le segment non pavé se retrouve uniquement du côté de Sutton. Il s’étire sur 6 km. «Certains résidents qui habitent dans ce secteur me disent aussi qu’ils sont tannés de recevoir de la poussière.»

«Un panorama à couper le souffle»

Devant la recrudescence du nombre de cyclistes qui choisissent Sutton, cette décision ferait du sens, selon M. Paquette. «L’impact touristique dont on se prive pour les 5 à 10 prochaines années est indéniable, en plus, ça se serait payé tout seul, car je suis convaincu que ça attirerait plusieurs cyclistes. La Ville continue de toute manière de dépenser pour ce secteur, alors qu’elle doit passer la niveleuse toutes les deux semaines.» 

L’affluence d’adeptes du vélo, des plus expérimentés aux moins habitués, se fait sentir les weekends. «Les stationnements sont pleins de visiteurs qui viennent, entre autres, faire du vélo. Pourquoi ne pas leur donner accès à cette boucle?» s’interroge-t-il. Pour parler de la place que prend le vélo dans le moteur touristique de Sutton, M. Paquette cite l’exemple de la boutique de vélo récemment implantée au centre-ville, «ce qui n’était pas imaginable il y a quelques années à peine.»

Le résident de Sutton souhaiterait faire front commun avec d’autres acteurs du domaine touristique et des associations du monde du cyclisme.  

1,5 M$

Le maire Louis Dandenault le reconnaît d’emblée, il a reçu les doléances de nombreux citoyens en lien avec ce bout de route non pavée. Bien qu’il convienne que l’endroit puisse avoir un certain impact sur le tourisme, il évoque tout de suite des raisons économiques pour expliquer l’inaction de la Ville dans ce dossier. «On sait que c’est un chemin qui est emprunté par les cyclistes, mais le repaver avec les deux couches, ça coûte 1,5 M$. Les travaux [NDLR:l’enlèvement de l’asphalte] effectués sous l’ancienne administration ont été très bien faits. Le pavage était tout cassé.»

Sutton a 240 km de route sous sa responsabilité, ce qui pèse dans l’équation. «Il y a d’autres endroits, d’autres dossiers qui pressent plus. Pour l’instant, c’est la conclusion du comité de la voirie, explique le maire. Le cyclotourisme prend de plus en plus de place, mais on fonctionne avec des budgets serrés, donc il faut faire des choix. Cette année, nous avons investi dans la réfection du parc Goyette-Hill et de l’édifice de l’hôtel de ville.»      

Le premier magistrat n’écarte cependant aucun scénario pour les années futures. «Il n’est pas exclu qu’on le refasse, mais par étapes. Selon les besoins, 1,5 km pourrait être fait une année, 2 km la suivante, etc.»